Le Journal de Montreal - Weekend

LES GRANDS BALLETS FONT TOMBER DES BARRIÈRES

- YAN LAUZON Six représenta­tions de Danser Beethoven seront offertes du 19 au 23 février. Pour des billets : grandsball­ets.com

La musique de Beethoven servira de catalyseur aux Grands Ballets canadiens qui souhaitent faire tomber des barrières et permettre aux gens de sortir des moules. C’est avec le programme double Danser Beethoven comprenant une chorégraph­ie sur la Symphonie no 5 et une autre pour la Symphonie no 7 qu’ils comptent y parvenir.

La dimension néo-classique que revêtira la Symphonie no 5, à l’occasion du 250e anniversai­re de naissance du célèbre compositeu­r, sera le fruit d’une fusion surprenant­e, mais naturelle.

« Ça se mélange bien, justement, avec la partition qui est un grand classique. On garde l’esthétique classique, mais on lui donne un petit twist », a expliqué la danseuse Maude Sabourin pendant une pause de l’une des nombreuses journées de répétition. « On essaie de sortir du moule trop classique, trop académique », a ajouté le danseur Raphaël Bouchard.

Pour le chorégraph­e Garrett Smith, cette associatio­n est fort intéressan­te. « Quand je pense à Beethoven, je pense à l’époque classique de la musique […] J’aime créer des mouvements de ballet sur de la musique classique, car j’aime cette juxtaposit­ion. Pour moi, ça fonctionne très bien. »

UN DANSEUR PARMI LA TROUPE

Une forte symbolique émane de Danser Beethoven. « Il n’y a pas vraiment d’histoire dans ce ballet, mais il y a un concept, a dit Raphaël Bouchard. Je suis la personne qui le représente. On est dans une ère où on doit rentrer dans des moules et j’essaie de briser les barrières pour que les gens me suivent. »

Le message destiné aux spectateur­s est simple. « On les encourage à accepter leur individual­ité, à montrer qui ils sont vraiment », a souligné Maude Sabourin. « C’est de ne pas avoir peur d’être toimême », a précisé son partenaire.

Les gestes de cette propositio­n du chorégraph­e Garrett Smith sont très physiques, marqués par beaucoup de portées et des filles qui font des pointes. Le tout amène un nouveau langage. « Ce n’est pas une interpréta­tion théâtrale, mais plus corporelle, par les intentions que tu portes à certains mouvements, les couleurs et les épices que tu décides de mettre... » a indiqué Maude Sabourin.

UN HOMME EN TUTU

Si le mariage entre la musique de Beethoven et les grands mouvements de ballet risque d’en surprendre plus d’un, c’est surtout la présence d’un homme en tutu qui risque de déstabilis­er.

« Le public va surtout être surpris par mon costume […] Normalemen­t, ce sont les femmes qui portent le tutu, là ce sont les hommes... Il est bien dur pour le rendre plus masculin », a confié Raphaël Bouchard.

« Pour moi, ce n’est même plus à propos du tutu ; le tutu n’est qu’un objet inanimé qui représente la liberté. Quelque chose qui est inévitable, qui est en toi », a dit de son côté le chorégraph­e.

« Raphaël est la première personne qui a cette métaphore, qui porte le tutu. Il fait presque partie de son ossature. […] Dans le spectacle, tout le monde a deux looks, se transforme, et les costumes m’aident à raconter l’histoire. »

Fait étonnant, les tutus sont également utilisés comme une armure, un bouclier de combat.

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Maude Sabourin et Raphaël Bouchard en répétition
DANSER BEETHOVEN Maude Sabourin et Raphaël Bouchard en répétition
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