Le Journal de Montreal - Weekend

REVISITER ANDRÉ MATHIEU « À QUATRE MAINS »

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Alain Lefèvre avait déjà dit dans le passé qu’il ne ferait plus de projet sur l’oeuvre d’André Mathieu. Mais c’était avant qu’il ait l’idée d’enregistre­r un album « à quatre mains » avec son amie de longue date, Hélène Mercier. « Je ne peux plus dire que je vais boucler la boucle avec André Mathieu ! », lance le pianiste en riant. Le Journal s’est entretenu avec lui. Hélène Mercier et vous, vous vous connaissez depuis combien de temps ?

« C’est une vieille amitié qui date. J’ai connu Hélène à l’âge de 10 ou 11 ans. Elle est née au Québec, mais elle est rapidement partie en France. Moi, je suis né en France et j’ai émigré au Québec à quatre ans. »

Le projet d’album à deux pianos est arrivé comment ?

« Hélène et moi, on a été membres du jury au Concours internatio­nal de musique de Montréal [en 2017]. C’est là qu’on s’est mis à parler de l’importance qu’a le Québec pour nous. Automatiqu­ement, la conversati­on est tombée sur le travail que je fais depuis 40 ans avec André Mathieu. Ça l’a beaucoup émue. À partir de ce moment, je lui ai dit que ce qui est intéressan­t dans la vie d’André

Mathieu, c’est que lorsqu’il jouait ses concertos, il ne le faisait pas avec un orchestre, mais plutôt à deux pianos. » « Je lui ai dit que mon rêve était de faire André Mathieu de la façon dont il était joué à l’époque où il était vivant. J’ai vu ses yeux s’allumer. J’ai tout de suite proposé le projet à Warner Classic, avec qui je venais de signer. Et ils ont été totalement emballés par la chose. »

Quel a été le plus gros défi de ce projet ?

« Le son, car ç’aurait pu être cacophoniq­ue. Dans la musique de Mathieu, il y a déjà tellement de notes, tellement de puissance. En général, quand deux pianistes jouent ensemble, l’auditeur peut facilement deviner qui est qui. Mais Hélène et moi, tu ne peux pas savoir qui joue quoi quand t’écoutes l’enregistre­ment. Ça n’a plus d’importance. C’est un peu le côté magique du disque. »

« J’ai beaucoup appris avec Hélène. Elle est une super pianiste qui fait du piano à quatre mains depuis très longtemps. Moi, c’était la première fois que je jouais à deux pianos. J’étais beaucoup plus attentif à ce qu’elle avait à me suggérer au niveau du fonctionne­ment des deux pianos. On a beaucoup travaillé. Quand est venu le temps d’enregistre­r, on devait le faire à Boston. Mais pour toutes sortes de raisons, on a décidé d’enregistre­r au Québec, dans la super salle du Domaine Forget, près de La Malbaie. C’est extraordin­aire pour moi d’honorer la terre du Québec. »

Ce nouveau projet bouclera-t-il la boucle pour vous avec l’oeuvre d’André Mathieu ?

« Vous avez été le premier journal à qui j’ai dit que je voulais boucler la boucle. Mais pour répondre honnêtemen­t, je ne peux plus le faire parce que Warner est tellement emballé qu’il y a déjà un deuxième projet de prévu avec Hélène et André Mathieu ! Le deuxième projet sera le quatrième concerto, une pièce que je compose spécialeme­nt en hommage à André Mathieu, et d’autres pièces de son répertoire. Le monde entier est en train d’avoir une espèce d’engouement pour André Mathieu. Dire aujourd’hui que je boucle la boucle serait un peu mentir. En plus, chaque fois que je parle de lui à travers le monde, je parle du Québec. »

L’album André Mathieu – Concerto de Québec et oeuvres pour deux pianos, avec Alain Lefèvre et Hélène Mercier, est présenteme­nt sur le marché.

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ALAIN LEFÈVRE ET HÉLÈNE MERCIER
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