Le Journal de Montreal - Weekend

Frank Williams

Rebondir après un deuil

- BRUNO LAPOINTE

« La Voix a tout changé », lance d’entrée de jeu Frank Williams. En entrevue au Journal, le chanteur néo-brunswicko­is ne cache pas l’impact qu’a eu sa participat­ion à la populaire émission de TVA. Alors protégé d’Isabelle Boulay, il a atteint la finale de l’édition 2017.

« Avant, je voyais la musique comme un rêve. Mais maintenant, je vois que ça peut devenir une réalité », confie-t-il.

Cette « réalité », elle est devenue d’autant plus tangible l’automne dernier, avec la parution de Ça s’en vient, un premier album aux accents country et folk. Pour ce projet, il a pu compter sur l’appui de Paul Daraîche, rencontré sur le plateau de La Voix alors qu’il était venu prêter main-forte à Isabelle Boulay à titre de mentor.

Le géant du country québécois lui signe ainsi deux chansons. En plus de Sur la terre des musiciens, interprété­e lors de la grande finale, on peut y entendre La vie sans toi, inspirée de la maladie de son père.

« Paul Daraîche l’avait d’abord écrite pour la finale de La Voix. Mais comme mon père était aux soins intensifs à l’époque, je n’aurais jamais été capable de la chanter », confie Frank Williams.

Le chanteur a d’ailleurs dû mettre son rêve en veilleuse quelque temps, après le décès de son père, survenu une semaine après la finale. Il a alors vécu un épisode dépressif qui l’a tenaillé durant trois mois.

« Je suis allé chercher de l’aide et je m’en suis sorti », précise-t-il.

Depuis, il a fait de la maladie mentale son cheval de bataille, notamment avec Le Mal de trois mâles. Ce spectacle-conférence, piloté en compagnie de Guy Godin et Marty, vise à normaliser la maladie mentale et effriter les tabous qui l’entourent.

« Ça peut être très difficile d’avouer qu’on passe un moment difficile, qu’on a un trouble d’anxiété ou de dépression. Mais il faut déstigmati­ser ça », plaide-t-il.

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