Le Journal de Montreal - Weekend

UNE SAISON « SANS COMPROMIS »

L’Orchestre Métropolit­ain (OM) fêtera ses 40 ans au cours de la saison 2020-2021. Son directeur artistique et chef principal, Yannick Nézet-Séguin, a donc élaboré un programme riche en émotion.

- YAN LAUZON Tous les détails de la saison 2020-2012 sur orchestrem­etropolita­in.com.

Beethoven, Brahms, Mendelssoh­n... M. Nézet-Séguin, la programmat­ion de votre 40e saison est costaude. Comment la qualifiez-vous ?

C’est une saison exceptionn­elle et sans compromis ! L’Orchestre Métropolit­ain a vraiment atteint de grands sommets musicaux au cours des dernières années, en s’affirmant comme ensemble fièrement montréalai­s qui rayonne à l’internatio­nal, mais qui chérit sa mission première : célébrer la musique classique en restant près de son public. J’ai vraiment voulu que cette saison soit festive et grandiose, à la hauteur du registre de l’orchestre, avec des oeuvres phares et d’autres qui seront des découverte­s, mais toujours dans l’émotion, la force, la beauté et la subtilité qu’offre le répertoire symphoniqu­e.

Vous avez une ouverture avec 100 musiciens et une clôture avec quatre concerts en trois jours... Qu’est-ce qui vous a inspiré pour ces rendez-vous ?

L’OM fête ses quarante ans ; j’ai voulu marquer le coup avec une ouverture magistrale. La Symphonie tragique de Mahler est immensémen­t bouleversa­nte. Nous voulons amener le public à vivre de grandes émotions. Je suis aussi très heureux de présenter ce concert à l’église Sainte-Claire, dans Mercier-HochelagaM­aisonneuve, la veille de notre concert à la Maison symphoniqu­e. C’est important qu’on envoie un message à notre public que la musique classique avec l’Orchestre Métropolit­ain n’est pas réservée à une élite. On joue dans tous les quartiers de Montréal depuis plus de 30 ans. Je dirigerai d’ailleurs quatre concerts dans des arrondisse­ments cette saison, parmi les 17 qui seront présentés par l’OM dans les divers quartiers de Montréal. Faire vivre la musique, c’est notre raison d’être ! Notre finale de saison sera également grandiose, avec les neuf symphonies de Beethoven dans un marathon de trois jours.

Quatre des cinq chefs invités cette saison sont des femmes. Était-ce une priorité pour vous ?

Oui, c’était un choix réfléchi d’inviter autant de femmes chefs pour diriger les concerts de l’Orchestre Métropolit­ain. Nous le faisons aussi dans la saison en cours. Chaque artiste dans notre programmat­ion est mis en lumière pour son talent, pour sa vision, pour ce qu’il ou elle peut apporter au public et à l’orchestre. Des femmes de grand talent, j’en côtoie tous les jours dans mon métier. Durant des siècles, les femmes ne pouvaient pas diriger les orchestres, les musicienne­s n’étaient pas assez reconnues et les oeuvres des compositri­ces n’étaient que très peu programmée­s. Par chance, cette époque est en partie révolue, mais ces années ont encore des répercussi­ons aujourd’hui. Je pense que ceux qui décident de la programmat­ion musicale en général ont un rôle à jouer pour renverser la tendance et présenter davantage de femmes pour rééquilibr­er l’écart historique. J’ai choisi des femmes de grand talent ; les chefs Gemma New, JoAnn Falletta, Simone Young et Nathalie Stutzmann dirigeront l’Orchestre Métropolit­ain à Montréal la saison prochaine.

Sur les 15 programmes de la saison, vous avez choisi d’en diriger neuf. Lesquels vous stimulent le plus ?

Je suis heureux de diriger autant de concerts la saison prochaine. J’aime tellement tous les programmes que j’aurais voulu tous les diriger ! [...] Les grands rendez-vous en compagnie du Choeur Métropolit­ain me stimulent particuliè­rement. Nous présentero­ns

Elias de Mendelssoh­n, probableme­nt l’une des oeuvres chorales les plus ambitieuse­s, dont l’ampleur est comparable au Messie de Haendel, que le public connaît bien. Ce sera décuplé par le talent extraordin­aire des solistes invités qui prêteront leurs voix à cette oeuvre (Lucy Crowe, Karen Cargill, Andrew Staples et John Relyea). Le Requiem allemand de Brahms, une autre oeuvre chorale, promet d’être un moment inoubliabl­e. Brahms est l’un de mes compositeu­rs préférés depuis toujours. Ce concert saura conquérir le public. Bien que ce soit une messe pour les défunts, cette oeuvre est lumineuse, avec beaucoup de beauté, d’espoir et de sérénité. C’est un chef-d’oeuvre universel qui fait l’unanimité partout.

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QUARANTE ANS DE L’OM

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