Le Journal de Montreal - Weekend
SUR LES PAS D’UNE MÈRE DÉSESPÉRÉE
D’aussi loin qu’on se souvienne, l’écrivaine française Claire Castillon ne s’est jamais gênée pour nous ébranler d’une manière ou d’une autre. Marche blanche en est le parfait exemple.
Pour celles et ceux qui n’ont encore jamais lu les romans ou les recueils de nouvelles de Claire Castillon, une mise en garde s’impose : incroyablement habile pour décrire en peu de mots le quotidien souvent glauque de ses personnages, cette écrivaine française trouve toujours le moyen de bousculer ou de tournebouler ses lecteurs. Ce qui vaut aussi pour ce très court récit, qui met en scène une mère dont la petite fille a été kidnappée 10 ans plus tôt à l’issue d’une partie de cache-cache.
Le 23 janvier 2008, dans un parc presque désert, Hortense a en effet déniché bien malgré elle la meilleure des cachettes : les bras d’un homme malintentionné, qui l’ont emportée si loin de ses parents qu’aucun flic n’a jamais pu la retrouver.
À UN DOIGT DE LA FOLIE
Tel qu’on peut s’en douter, pareille tragédie ne s’oublie pas du jour au lendemain. Malgré tout le temps écoulé, le père continue ainsi à coller des avis de recherche partout dans la région. Quant à la mère, pas une seconde ne passe sans qu’elle ne pense à Hortense. C’est simple, elle la voit partout. Et pas seulement dans sa tête ! Le jour où de nouveaux voisins s’installeront dans la maison d’en face, elle sera d’ailleurs rapidement persuadée d’une chose : l’adolescente de 14 ans qui vient d’emménager de l’autre côté de la rue ne peut être que sa fille.
Une histoire qui se dévore les mâchoires crispées. Car plus on en saura, plus on aura peur de découvrir le fin mot de l’affaire.