Le Journal de Montreal - Weekend
UN ALBUM QUI ARRIVE (malheureusement) À TEMPS POUR PEARL JAM
Timing oblige, la 11e fournée du groupe culte arrive à un moment « idéal » pour lui. On le voit avec la crise actuelle (sur les réseaux sociaux, du moins), nous sommes de moins en moins tolérants au flafla et à la bullshit alors que nos parents doivent s’isoler et que nos jobs foutent le camp.
Gal Gadot, par exemple, l’a appris à ses dépens, il y a quelques jours, en publiant une reprise d’Imagine de John Lennon, réalisée en compagnie d’autres acteurs millionnaires pour inspirer la plèbe, a aussitôt été ridiculisée sur le web pour son manque de tact.
C’est dans l’air : le monde est en pétard, avec raison, mais cherche également des repères et du réconfort.
Un rapport de l’observatoire Alpha Data note que, globablement, on consomme moins de musique en ligne en ce moment, mais que certains genres jouissent tout de même d’une hausse d’écoute sur la Toile : le classique, le folk et les chansons pour enfants ; des baumes pour mélomanes (et parents) coincés à la maison, donc !
Bref, Pearl Jam étant tout particulièrement en colère – et profitant aussi du statut de groupe culte –, ce « retour » est plus qu’apprécié. En prime, c’est sûrement leur meilleur LP depuis au moins deux décennies.
UN PEU DE TOUT
Si le simple Superblood Wolfmoon, par exemple, fait écho au fameux hit Evolution (1998), Gigaton n’est pas qu’un « retour aux sources ». Eddie Vedder et ses potes expérimentent également avec des fioritures vaguement électros et pas du tout dégueulasses sur certaines chansons, dont Dance
Of The Clairvoyants et Who
Ever Said, un morceau de bravoure de plus de 5 minutes ouvrant le bal.
La troupe de Seattle ne convaincra pas de nouveaux amateurs avec Gigaton, mais rassurera au moins ses fans et ira même jusqu’à surprendre ceux-ci après plus de 30 ans d’existence et, ça, c’est déjà un exploit en soi.