«ENVIE J’AI DE PENSER PLUS À MOI » - GENEVIÈVE SCHMIDT

Geneviève Schmidt fait partie du paysage culturel depuis quelques années déjà, mais depuis deux ans, elle cumule les beaux rôles qui mettent en valeur tout son talent. Rencontre avec la comédienne qui revient avec nous sur son entrée dans la quarantaine,

Geneviève, depuis deux ans, tes personnages font jaser, notamment ton célèbre rôle dans District 31. Comment vis-tu avec cette popularité ?

Je suis bien heureuse. Et j’ai été chanceuse puisque plusieurs de mes projets ont été renouvelés pour une deuxième ou troisième saison. J’ai aussi eu des offres pour des rôles que je ne pouvais simplement pas refuser, comme celui dans La vie compliquée de Léa Olivier. Mais je refuse quand même des trucs parce que je ne peux pas tout faire. Mon personnage dans District 31 me prend beaucoup de temps, mais c’est tellement un beau rôle.

Tu es tout de même dans plusieurs projets actuellement. Est-ce que tu te considères comme une carriériste ?

Non. Jamais dans ma vie je ne me suis dit un seul instant que j’allais faire cinq séries en même temps et du cinéma. Avec mon casting, je ne pensais jamais pouvoir faire tout ça. Je ne me voyais pas non plus jouer tant dans la comédie que le drame. Je me considère comme chanceuse parce que, depuis trois ou quatre ans, je ne fais que travailler. Est-ce que c’est de la chance ? Est-ce parce que je suis travaillante ? Est-ce une question de talent ? En même temps, j’en profite parce que je me dis que, dans deux ans, peut-être que je ne travaillerai plus du tout.

Tu es présentement dans la série La Maison-Bleue. Que peut-on dire de ce personnage ?

Son nom est Karine Desmarais et elle est la directrice des communications du président du Québec, pour qui elle a un énorme respect. Étrangement, c’est un personnage qui ne fait pas rire et qui ne prend pas de place. Karine est dans la retenue et elle est la personne sérieuse dans le bureau. C’est un beau défi pour moi de ne pas trop en mettre.

Est-ce difficile pour toi d’incarner un personnage plus sérieux ?

Oui, absolument, dans le sens où je suis le genre de fille qu’il faut retenir dans la vie, et c’est la même chose dans le jeu.

Tu as 41 ans, comment vis-tu la quarantaine ?

Je veux être heureuse et sereine. La trentaine a été rough pour moi, personnellement et aussi professionnellement, dans le sens où ça a pris beaucoup de temps avant de débloquer. Personnellement, ç’a été une période dure parce que j’étais aidante naturelle auprès de mon père qui souffrait d’alzheimer. Je souhaite que la quarantaine soit plus positive et aussi que je puisse avoir plus de temps pour moi.

Qu’est-ce que tu gardes comme expérience en tant qu’aidante naturelle ?

Avec le recul, je retiens surtout que l’être humain est fort. Jamais je n’aurais cru que j’allais être capable d’aider mon père pendant autant d’années. Je ne me sentais pas du tout capable de faire ça, mais j’ai trouvé une force et une persévérance en moi que je ne soupçonnais pas. La famille est importante pour moi, alors je devais faire ça. Et j’en suis fière, même si ça n’a pas été facile. J’ai mis un peu ma vie en suspens pour aider mon père.

As-tu mis ta carrière en veilleuse pendant cette période ?

Non, je n’ai pas eu à le faire puisque, au moment où mon père a eu son diagnostic, je sortais de l’école de théâtre. Mais je ne cherchais pas de rôles plus qu’il faut. Puis, à un moment donné, j’ai eu besoin d’équilibrer les choses, et le rôle dans Unité 9 est arrivé ; ç’a été salutaire. J’ai évacué des larmes et de la peine à travers mon personnage.

Quels sont tes projets pour 2020 ?

Ilya La Maison-Bleue, puis La vie compliquée de Léa Olivier .Ilyaaussi District 31 qui se poursuit et L’Échappée. À travers tout ça, je vais prendre du temps pour moi dans mon pied-à-terre au centre-ville de Montréal.

District 31, du lundi au jeudi à 19 h, à Radio-Canada. L’Échappée, lundi 20 h, à TVA. La Maison-Bleue est offerte sur Tou.TV Extra. La vie compliquée de Léa Olivier est offerte en exclusivité sur Club illico.