Le Journal de Montreal - Weekend
INSPIRÉ PAR SON FRÈRE
Parce que son frère, Jean-Sébastien, vit avec une déficience intellectuelle, Vincent-Guillaume Otis est touché par la cause depuis toujours. Celui qui campe Patrick Bissonnette dans District 31 contribue à faire avancer les choses à titre de porte-parole de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle, mais aussi en tant que papa de trois enfants, pour lesquels il incarne des valeurs de tolérance.
Vincent-Guillaume, la série District 31, dans laquelle vous jouez, fait toujours autant réagir...
Oui, le phénomène continue de créer l’émoi. Luc [Dionne, l’auteur, NDLR] a déjà annoncé une cinquième saison. Je serai de retour, tout comme le noyau principal d’acteurs. Nous lisons nos textes comme un roman policier…
Vous poursuivez par ailleurs votre engagement auprès de la Société québécoise de la déficience intellectuelle.
Oui, c’est ma 12e année, je crois. Chaque année, je me demande s’ils vont me garder… (rires) Chaque fois, je leur dis de se sentir à l’aise de trouver un nouveau visage, car c’est important pour leur cause. La présidente, Anik Larose, et moi, nous avons grandi ensemble. Lorsque Babine est sorti, Anik a trouvé que j’avais interprété mon personnage avec beaucoup de sensibilité. Elle ignorait que mon frère vivait avec une déficience intellectuelle. Nous sommes des alliés depuis ce jour. Je refusais de parler de mon frère avant que le film soit sorti. Je ne voulais pas me servir de cela.
Après toutes ces années, quel bilan dressez-vous de votre engagement ?
Je vois un intérêt envers la cause et l’intégration des personnes qui vivent avec une déficience intellectuelle. Je crois que les choses se sont améliorées, mais c’est un engagement à très long terme. Il ne faut pas relâcher, car il n’y a pas d’acquis. C’est très, très fragile. Il y a moins de tabous en général. Les barrières tombent. C’est à cela que sert la semaine de sensibilisation.