Le Journal de Montreal - Weekend

Le chanteur-vigneron confiné dans son vignoble

Mario Pelchat l’admet d’emblée. Quand on lui demande comment se passe son confinemen­t, il répond que sa blonde et lui sont choyés de pouvoir profiter des vastes espaces de son vignoble de Saint-Joseph-du-Lac pour se délier les jambes.

- CÉDRIC BÉLANGER

« Nous sommes en pleine nature, nous avons une grande, grande terre qui nous permet de marcher en plein air, loin de la ville, loin des gens. Ici, nous n’avons pas besoin de mesurer pour respecter les deux mètres. Nous sommes bien », confie le chanteur-vigneron, au bout de son téléphone cellulaire.

Comme ses employés et lui n’ont pas à se soucier de la distanciat­ion sociale et sanitaire, certains travaux saisonnier­s ont pu s’amorcer dans les champs.

« Mon chef de production a commencé à tailler les vignes. On peut aussi faire le nettoyage de la cour. Ça fait du bien de ne plus avoir de neige et de voir la végétation tranquille­ment reprendre vie. C’est encouragea­nt. On se dit que même si ça ne va pas bien dans le monde, il y a malgré tout une nature qui s’éveille. Il y a plein de petits oiseaux qui font leurs nids. Ça va bien aller », observe-t-il.

LES MEXICAINS EN RETARD

Malgré le cadre idyllique dans lequel il se trouve, la vie de Mario Pelchat n’est pas totalement dénuée de tracas.

Les opérations de début de saison de désherbage et d’épamprage n’avancent pas au même rythme étant donné que l’arrivée des deux travailleu­rs mexicains de l’entreprise, habituelle­ment attendus au début d’avril, a été retardée. « Nous devrions être capables de les avoir quand même, mais je me suis trouvé un plan B, et un C, D, E et F. Des gens qui ont perdu leur emploi nous ont appelés pour nous proposer leurs services. »

Le hic, c’est qu’on ne s’improvise pas ouvrier de vignoble en claquant des doigts. « Ça demande de la formation et c’est là que c’est un peu stressant. Les gars qui viennent ici d’habitude savent exactement quoi faire du début à la fin de la saison. Ça prend des connaissan­ces spécifique­s », lance-t-il, en énumérant tout ce qu’il ya à faire jusqu’à l’hivernage.

« Et les vendanges, on n’en parle même pas. »

IMPACT LIMITÉ

Au moins, le vignoble de Mario Pelchat n’est pas encore ouvert au public, ce qui limite les conséquenc­es de la COVID-19 sur ses opérations.

« Nous ne sommes pas comme les vignobles qui sont habitués à faire des mariages et qui sont réservés deux ans à l’avance. De notre côté, on devait construire notre boutique. Pour l’instant, c’est sur la glace », indique l’artiste, qui produit annuelleme­nt entre 25 000 et 30 000 bouteilles de vin.

TOUTE LA MUSIQUE EN LIGNE

Outre le vin, Mario Pelchat produit aussi de la musique. Crise oblige, il a récemment devancé son projet de déposer sur les plateforme­s d’écoute en continu la trentaine d’albums sortis de sa compagnie MP3 Disques depuis 2004.

Ça inclut ses propres albums, bien sûr, mais aussi d’autres qui ont connu beaucoup de succès, de Paul Daraîche et de 2Frères.

Depuis toujours un farouche opposant à la musique en continu, Mario Pelchat abdique sans pour autant changer d’idée. « J’ai toujours à coeur le sort des ayants droit. Je pense aux auteurs-compositeu­rs, à tous ceux qui oeuvrent dans un projet artistique et reçoivent une rétributio­n d’un support physique. Mais en temps de confinemen­t, c’était une occasion en or d’offrir aux gens ce catalogue riche du succès des 16 dernières années. Nous avons vendu plus d’un million d’exemplaire­s de ces albums. »

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PHOTO D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER

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