Le Journal de Montreal - Weekend

LE RETOUR DU COMÉDIEN

- MARIE-JOSÉE R. ROY

Très présent dans les séries québécoise­s dans les années 90, Yves Soutière a ralenti la cadence devant les caméras une dizaine d’années plus tard, en consacrant davantage d’efforts au doublage, au théâtre et à la comédie musicale (notamment La mélodie du bonheur), tout en faisant des sauts sporadique­s au petit écran.

Son retour récent dans deux rendez-vous populaires, L’heure bleue et Une autre histoire, a donc été doublement remarqué.

Ces allers et retours entre ses divers médiums de prédilecti­on constituen­t un choix parfaiteme­nt assumé, assure Yves Soutière, chez qui l’actuelle situation de confinemen­t génère plusieurs réflexions.

« J’ai été beaucoup à la télé, le monde m’a beaucoup vu. Les gens que je croise me disent parfois “on ne vous voit plus !”. Et je réponds que c’est correct, qu’il y en a d’autres. (rires) Je n’ai pas besoin d’être là tout le temps. Il y a quelques années, je parlais même avec mon agent en me demandant si on devrait faire autre chose, dans la vie. Il n’a pas été exclu que j’arrête, même, à un moment donné. »

LES VRAIS HÉROS

Fermez les yeux, repensez à l’une de vos fictions québécoise­s préférées d’il y a 25 ans, et il y a fort à parier que son visage jaillira dans vos souvenirs. Le fendant Étienne Tremblay de Lance et compte, le fougueux docteur Lafresnièr­e d’Au nom du père et du fils, le bon papa Charles Beauchemin de Bouscotte, l’attachant Pin-Pin qui faisait la joie des tout-petits dans Pin-Pon, sans compter sa dizaine de rôles différents dans Mourir d’amour et ses personnage­s dans Un signe de feu, Scoop, 10-07, Réseaux ,et alouette : l’acteur à la belle gueule avait tous les profils et pouvait se glisser dans n’importe quelle intrigue.

Jamais complèteme­nt disparu de nos radars, l’artiste affirme n’avoir jamais dû courir après le boulot.

« Mais, si ça s’arrête, ça s’arrête, et c’est tout, philosophe-t-il. On ne sauve pas des vies et il ne faut pas se prendre trop au sérieux dans la “job” qu’on fait. Le public nous donne beaucoup d’honneur et d’importance, mais on n’est pas des médecins, et c’est aujourd’hui qu’on en prend la pleine mesure. Ce sont eux qui sont au front, qui risquent leur vie pour en sauver d’autres. Ce sont eux, les vrais héros de notre société. Il y a d’autres choses que je peux faire dans la vie, pour être utile, pour aider les gens. Je suis très ouvert à ça. »

RETOUR DANS L’HEURE BLEUE

Ce n’est toutefois pas dans l’immédiat qu’Yves Soutière pourra cesser de mémoriser des textes.

Car, pour les curieux(ses) qui se posaient la question : oui, son personnage du vil avocat François Provencher de L’heure bleue reviendra dans la prochaine saison du feuilleton de TVA. Les auteurs Anne Boyer et Michel d’Astous considérai­ent qu’ils avaient encore des zones à explorer chez ce protagonis­te.

Et ce, même si son garçon, Thomas (Alex Godbout), a tragiqueme­nt péri lors de la finale du 24 mars dernier. La scène, frappante, a contribué à redorer quelque peu l’image du père indigne qu’était Provencher. Yves Soutière raconte d’ailleurs en rigolant que sa maman a reçu beaucoup d’appels de ses amies suite à la diffusion de l’épisode.

« Je suis comme réhabilité », souligne en ricanant celui qui a dû jouer les cascadeurs dans la scène de l’accident de Thomas, et qui s’est blessé dans la foulée en partant à courir derrière son partenaire Alex Godbout.

« Je me suis poussé à le suivre, physiqueme­nt… Mais, pépère, il a 55 ans ! », relate Soutière en éclatant d’un grand rire. Victime de claquages aux muscles des jambes et couvert d’ecchymoses, l’interprète s’est finalement fait remplacer par le réalisateu­r Yannick Savard pour terminer la poursuite.

Dans Une autre histoire, toutefois, Yves Soutière estime que son personnage de Rémi-Pierre ne devrait pas être reconduit, puisque son stratagème amoureux a rapidement été découvert par Anémone (Marina Orsini).

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YVES SOUTIÈRE

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