Le Journal de Montreal - Weekend
ENTRE POÉSIE ET POLITIQUE
Après avoir tenu la vedette d’un film traitant de la thérapie de conversion (Boy Erased), Théodore Pellerin rapplique avec un nouveau sujet tout aussi épineux – l’avortement – avec un rôle dans le drame américain Never Rarely Sometimes Always.
« L’avortement, c’est un sujet qui est tellement stigmatisé, surtout dans les milieux plus ruraux. Mais Never Rarely Sometimes Always n’est pas seulement un film politique. En fait, c’est d’abord et avant tout un film poétique, mais qui arrive à un moment important aux États-Unis », avance Théodore Pellerin en entretien au Journal.
« La théorie de conversion et l’avortement sont deux situations auxquelles je n’ai jamais été confronté. Mais Boy Erased, et maintenant Never Rarely Sometimes Always m’ont appris à approfondir ma connaissance de ces enjeux », poursuit le comédien de 22 ans.
D’abord attendu sur nos écrans à la fin du mois dernier, Never Rarely Sometimes Always est finalement offert en vidéo sur demande depuis quelques jours.
Nouvelle offrande d’Eliza Hittman (Beach Rats), Never Rarely Sometimes Always suit donc les traces d’Autumn, une adolescente de 17 ans qui doit quitter sa petite ville de Pennsylvanie afin d’aller mettre un terme à une grossesse imprévue dans une clinique newyorkaise. Théodore Pellerin y incarne quant à lui Jasper, un étudiant qui croisera la route des deux jeunes femmes peu avant leur arrivée à Manhattan.
UN PERSONNAGE AMBIGU
Ce rôle, admet le comédien, en est un particulièrement complexe de par son ambiguïté. D’où vient-il ? Quelles sont ses véritables intentions ? Ces questions demeurent sans réponse. Mais même sans ces explications, ce Jasper est particulièrement lourd de sens, étant le seul personnage masculin d’importance.
« D’un côté, il est très chaleureux envers les filles, mais il est aussi très insistant, et ce même si sa présence n’est pas du tout désirée de leur part. En fait, tous les hommes dans cette histoire sont des symboles de la pression sexuelle qui est exercée sur les femmes », avance Théodore Pellerin.
« Dans le cas de Jasper, c’est de manière inconsciente qu’il pose des gestes qui peuvent être problématiques. Il ne se rend pas compte, comme beaucoup d’hommes d’ailleurs, de l’effet qu’il crée, de ce qu’il impose. Je trouvais ça intéressant d’illustrer ça », termine-t-il.
BIENTÔT SUR NETFLIX
Dans un tout autre registre, Théodore Pellerin tiendra bientôt la vedette du drame d’horreur There’s Someone Inside Your House, attendu sur Netflix plus tard cette année. Cette adaptation du roman du même titre est chapeautée par le réalisateur américain Patrick Brice, bien connu des fans d’épouvante grâce au film Creep.
On y retrouvera une adolescente, Makani Young, dont les amis se retrouvent traqués, puis tués, par un mystérieux tueur masqué. Théodore Pellerin s’y glisse dans la peau d’Oliver Larsson, le copain de l’héroïne.
« Il porte en lui une partie du mystère du film. On ne sait pas trop si on doit l’aimer ou s’en méfier », avance-t-il, sans toutefois pouvoir aller plus en détail.
Théodore Pellerin spécifie toutefois que le scénario est « très différent » du roman.