Le Journal de Montreal - Weekend

UNE OEUVRE QUI SECOUE

Never Rarely Sometimes Always★★★★☆

- BRUNO LAPOINTE Disponible maintenant en vidéo sur demande.

Un film d’Eliza Hittman Avec Sidney Flanigan, Talia Ryder et Théodore Pellerin.

Il fallait beaucoup de doigté pour porter à l’écran le périple d’une adolescent­e prête à parcourir plus de 300 km afin de mettre un terme à une grossesse imprévue. Heureuseme­nt, c’est dans ce genre de situation qu’excelle la cinéaste américaine Eliza Hittman.

Celle qui nous avait offert le remarquabl­e Beach Rats il y a déjà trois ans rapplique donc aujourd’hui avec Never Rarely Sometimes

Always, un oeuvre d’une grande sensibilit­é, d’ailleurs primée aux festivals de Sundance et de Berlin plus tôt cette année.

On y retrouve la jeune Autumn qui, accompagné­e de sa cousine Skylar, quitte sa banlieue de Pennsylvan­ie pour subir une interventi­on médicale dans une clinique de New York. Le trajet sera lourd de sens – et de conséquenc­es – pour les deux adolescent­es.

SIMPLICITÉ DÉSARMANTE

C’est avec une simplicité et un réalisme désarmants qu’Eliza Hittman, qui signe également le scénario, a réussi à transposer des émotions aussi complexes que celles vécues par les deux jeunes femmes. Jamais larmoyant, au contraire, son script laisser transparaî­tre toute la force tranquille de son héroïne, autant à travers les dialogues que les silences.

On ne peut d’ailleurs pas passer sous silence le jeu de Sidney Flanigan, absolument bouleversa­nte dans ce tout premier rôle en carrière. La jeune actrice porte le film en entier sur ses épaules, appuyée de belle manière, par Talia Ryder et Théodore Pellerin.

Bref, Never Rarely Sometimes

Always n’est pas un film simple. Et il n’est pas non plus un film particuliè­rement facile à digérer. On en ressort toutefois secoué, certes, mais surtout habité d’un puissant sentiment de compassion. Et ça, c’est quelque chose qui ne peut que nous faire du bien en ce moment.

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