Le Journal de Montreal - Weekend
UN BREF RETOUR À RACCOON CITY
Prêts à mettre de nouveau le cap sur Raccoon City avec Resident Evil 3 ? Un conseil : voyagez léger, puisque votre séjour risque d’y être beaucoup plus court que prévu.
Le succès de Resident Evil est incontestable. En plus des jeux vidéo (plus d’une vingtaine ont été lancés à ce jour), les personnages de Chris Redfield, Leon Kennedy, Ada Wong, Jill Valentine et compagnie ont tôt fait d’outrepasser les confins des différentes consoles, faisant le saut autant vers le cinéma que l’univers des romans graphiques.
L’élément déclencheur de la série ? La municipalité américaine de Raccoon City se retrouve assiégée lorsqu’un virus développé par une multinationale de pharmaceutique – Umbrella Corporation – transforme bon nombre de ses habitants en zombies assoiffés de chair et de sang.
MODERNISER LES CLASSIQUES
Depuis quelques années, les studios Capcom se plaisent à donner une cure de jeunesse aux premières entrées de la série, histoire de moderniser ses classiques et, ainsi, permettre aux nouveaux fans de découvrir certains jeux ayant quitté le marché depuis belle lurette.
Cette fois-ci, c’est au titre phare
Resident Evil 3 d’être remis au goût du jour, deux décennies après sa sortie initiale. Mais plutôt qu’une simple relecture (ou « remake » comme se plaisent à dire les développeurs), parlons plutôt d’une version revampée. Elle introduit aujourd’hui une nouvelle mécanique de jeu, des nouveaux graphiques, et une intrigue revue et modifiée afin de mieux cadrer avec les libertés prises lors de la réédition de
Resident Evil 2 l’an dernier. Est-ce que ça fonctionne ? Oui. Et non. On prend ici beaucoup de plaisir à retrouver Jill Valentine arpenter les rues de Raccoon City armée de son arsenal de prédilection. Les images sont saisissantes, le jeu est plus fluide qu’il ne l’a jamais été et la nouvelle trame sonore ajoute au sentiment d’urgence suscité par l’intrigue.
On peine toutefois à comprendre certains changements majeurs apportés au produit de départ.
Vous trouviez le T-100 (ou Agent X pour les intimes) agaçant dans
Resident Evil 2 ? Vous n’avez rien vu. Le Nemesis est ici encore plus tenace, revenant talonner Jill Valentine périodiquement tout au long du jeu. Ses apparitions deviennent rapidement redondantes et, ultimement, lassantes.
TROP COURT
Mais la principale faille de ce « nouveau » Resident Evil 3 est sans contredit la durée de sa campagne. Le joueur moyen atteindra la ligne d’arrivée en quatre ou cinq heures, tout au plus. Quant aux plus aguerris, ils mettront une bonne heure de moins à terminer le parcours.
Visiblement, l’équipe de Capcom a préféré consacrer ses énergies à parfaire Resident Evil : Resistance, offert en complément. Ce jeu à part entière (un multijoueurs asymétrique) aurait sans doute bénéficié d’une période d’incubation beaucoup plus longue. Le résultat, maladroitement exécuté, rappelle en tous points le fiasco qu’a été Resident Evil : Operation Raccoon City. Difficile d’y soutirer plus de quelques minutes de plaisir. Note :★★★☆☆