Le Journal de Montreal - Weekend

PAPA HEUREUX À LA MAISON

Le docteur Arruda a dit quelque chose, l’autre jour, qui n’a pas fait les manchettes, mais que j’estime crucial dans cette crise. Dans l’aprèsCOVID-19, on devra « repenser comment on travaille ».

- CÉDRIC BÉLANGER

Il a déclaré ceci : « Je suis convaincu que, dans cette adversité que nous vivons tous, nous allons transforme­r la façon dont on travaille, de plus en plus, pour permettre même à la fois d’obtenir une meilleure conciliati­on travail-famille. »

Le mot clé, c’est le télétravai­l. Par la force des choses, des milliers de Québécois s’y sont mis depuis quelques semaines.

Je suis prêt à parier un paquet de tartelette­s portugaise­s (ou un jambon à l’ananas) que plusieurs ne voudront pas retourner au bureau une fois qu’on aura chassé le vilain virus de nos vies.

J’en suis convaincu parce que depuis que je suis devenu un adepte du télétravai­l, je ne cesse d’en mesurer les bienfaits. Pour moi, pour ma famille et pour la société.

J’ai élevé trois enfants. Une grande fille de 23 ans et deux garçons de 18 et 4 ans.

Dans le cas des deux premiers, je travaillai­s tous les jours au bureau. J’ai vécu les courses contre la montre quotidienn­es pour arriver à temps à la garderie, aux cours de piano, à la pratique de baseball, prisonnier derrière le volant, pestant contre les voitures qui n’avançaient pas assez rapidement à mon goût dans les bouchons de circulatio­n.

Niveau de stress : élevé.

LE RITUEL

Pour le petit dernier, grâce à l’accord de mon employeur et parce que mon boulot est compatible avec le télétravai­l, j’ai décidé de me confection­ner un bureau à domicile.

Le bonheur.

Le matin et le soir, je peux aller à la garderie avec mon fils en marchant. Une demi-heure de grand air qui me permet non seulement de garder la forme, mais de tisser des liens encore plus étroits avec ce petit amateur de sports qui a pris pour habitude de profiter de nos promenades pour me poser un million de questions (j’exagère à peine) sur la LNH, la MLB, la course automobile, etc.

C’est devenu notre rituel. Tellement qu’il exprime avec force sa déception lorsqu’il arrive que mon horaire m’oblige à le conduire en voiture.

UNE VOITURE DE MOINS DANS LE TRAFIC

Voilà un autre avantage majeur du télétravai­l. L’auto sort moins souvent et si j’en ai besoin pour me rendre à une conférence de presse, une entrevue ou passer du temps au journal – parce que j’ai parfois besoin de voir mon monde et de rencontrer mon boss –, je roule presque toujours en dehors des heures de pointe.

Moins d’essence, moins de gaz à effet de serre et des voitures de moins dans le trafic, n’est-ce pas ce que nous souhaitons tous ?

Mon niveau de stress à la fin de la journée : bas, voire inexistant.

Mieux, celui de ma conjointe, qui n’est pas obligée de quitter son bureau à la belle épouvante pour arriver à l’heure, en est réduit d’autant. Surtout quand le souper est prêt à son retour.

Si je retournais travailler à temps plein à la salle de rédaction une fois la crise passée ? Je vous laisse deviner ma réponse. Et celle de mon fils.

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Notre journalist­e Cédric Bélanger travaille à la maison.

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