Le Journal de Montreal - Weekend

DES CONSEILS DE PROS DU CONFINEMEN­T

Dans les dernières semaines, Le Journal s’est entretenu avec quatre personnali­tés québécoise­s qui ont accompli différents exploits en solo ou à des milliers de kilomètres de leurs proches. L’astronaute David SaintJacqu­es, la navigatric­e Mylène Paquette ai

- CLAUDIA BERTHIAUME

1 SE CONCENTRER SUR LE PRÉSENT

Lors de leurs expédition­s, Frédéric Dion, Mylène Paquette et Bernard Voyer n’avaient aucun contrôle sur la météo. Ils ont donc appris à en tirer profit.

« Souvent, quand il y a une tempête, je suis confiné à ma tente, alors c’est une journée de repos. Actuelleme­nt, ça peut être une occasion de se reposer, de baisser le niveau de stress dans nos vies et de revenir à l’essentiel », suggère M. Dion.

Sur l’Atlantique, Mylène Paquette se concentrai­t toujours sur la prochaine tâche à accomplir pour passer à travers ses journées.

« Quand on regarde toujours dans des jumelles, ça peut être accaparant. On ne sait pas quand ça va finir [le confinemen­t], c’était comme mon aventure. Je ne savais pas si j’allais me rendre, ni quand », décrit-elle.

À l’intérieur de la station spatiale internatio­nale, David Saint-Jacques s’inspirait quant à lui d’un graffiti, qui disait ceci : « Il n’y a rien de plus important que ce que tu fais en ce moment ».

« Peu importe ce que tu fais, fais-le bien », résume-t-il.

Bernard Voyer, lui, se répétait souvent cette maxime pour poursuivre ses aventures.

« Le pas qui est fait n’est plus à refaire, fait-il valoir. Et la trace qu’on a laissée derrière nous appartient. Il faut être fier de ce qu’on a réalisé. »

2 SE BÂTIR UNE ROUTINE

Pour David Saint-Jacques, le confinemen­t actuel comporte des similarité­s avec son travail d’astronaute.

« On est tous dans notre petit vaisseau spatial familial », illustre-t-il.

Dans l’espace, le Québécois s’organisait toujours une routine quotidienn­e.

« La semaine, ça ne doit pas être la même chose que la fin de semaine. Souvent, la vie nous impose une routine, là, il faut travailler dessus [pour la définir] », souligne-t-il.

Si on veut surmonter la solitude, il faut devenir maître du temps, affirme Bernard Voyer.

« Se lever à la même heure, se coucher à la même, répéter les mêmes choses à peu près aux mêmes heures : dans la situation où on est, ça amène de la légèreté et de l’assurance », explique-t-il.

Diviser ses projets en petites étapes simples peut faciliter leur réalisatio­n. En d’autres termes, vaut mieux se concentrer sur chaque pas accompli que sur le sommet de la montagne.

« Ce qui m’intéresse dans l’aventure, c’est le chemin parcouru, pas la destinatio­n », explique Frédéric Dion.

3 CHOISIR LES PENSÉES POSITIVES

En temps difficiles, il faut tenter de cultiver la meilleure attitude possible et voir le côté positif de la situation.

« Une chose que j’ai apprise sur l’océan, c’est que la seule chose que l’on contrôle c’est l’attitude qu’on choisit d’adopter face à tout ce qui nous arrive », philosophe Mylène Paquette.

Pour Frédéric Dion, on doit commencer par donner un sens à ce que l’on vit. « Ceux qui vont le mieux s’en sortir sont ceux qui vont s’être donné une mission. C’est une super belle occasion de faire ce qu’on n’a jamais le temps de faire », illustre-t-il.

Toujours se remémorer le but de la mission aidait notamment David Saint-Jacques lors de son périple dans l’espace.

« On fait des sacrifices, mais ce qu’on fait en ce moment, c’est pour protéger les plus vulnérable­s », rappelle-t-il.

Bernard Voyer aime quant à lui remettre les choses en perspectiv­e pour voir le bon côté du confinemen­t.

« Quelques semaines ou quelques mois dans une vie, ce n’est pas si long que ça, quand on y pense. On dort le tiers de notre vie ! » laisse-t-il tomber.

4 GARDER CONTACT AVEC L’EXTÉRIEUR

Il est particuliè­rement important de maintenir des liens sociaux avec les autres, que ce soit par l’entremise du téléphone ou d’internet. Cela aide à ne pas sombrer dans l’ennui et les idées noires.

Pendant les moments les plus difficiles de sa traversée, Mylène Paquette discutait avec son équipe au sol.

« En ventilant sur ce que j’étais en train de vivre, ça faisait du bien. Et celui qui reçoit l’informatio­n doit apprendre à écouter et ne pas bombarder l’autre de conseils », mentionne-t-elle.

David Saint-Jacques suggère quant à lui de communique­r avec l’extérieur plus qu’on le ferait normalemen­t. Lors de ses sept mois en orbite, il parlait à sa conjointe quotidienn­ement.

« Écouter les autres, ça amène une spirale positive. Il faut aussi bien désamorcer la moindre tension qu’il peut y avoir », note-t-il.

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Bernard Voyer a fait de nombreuses expédition­s dans les coins les plus arides de la planète.
 ??  ?? David Saint-Jacques a passé 204 jours dans l’espace, à bord de la Station spatiale internatio­nale.
David Saint-Jacques a passé 204 jours dans l’espace, à bord de la Station spatiale internatio­nale.
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Mylène Paquette a traversé l’océan Atlantique à la rame, seule, en 129 jours.
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Frédéric Dion a parcouru l’Antarctiqu­e en solitaire durant 54 jours.

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