Le Journal de Montreal - Weekend
STÉPHANE BELLAVANCE
Quand Stéphane Bellavance a reçu un appel de Vincent Bolduc pour parler de Rue King l’an dernier, il souhaitait qu’on lui offre un rôle en particulier : celui du maître du jeu. Parce qu’après sa sortie de l’École nationale de théâtre, au tournant des années 2000, c’est précisément le poste qu’il occupait dans des soirées d’improvisation à Montréal.
« On était jeunes, on partait des ligues d’impro, on montait des shows… c’était des moments magiques », se rappelle l’animateur.
Qu’est-ce qu’un maître du jeu ? Dans Rue King, c’est celui qui agit comme metteur en scène et chef d’orchestre. C’est celui qui dirige l’histoire en donnant des directives aux comédiens en action dans leur oreillette… tantôt pour les aider, tantôt pour leur mettre des bâtons dans les roues.
« Les acteurs ne savent rien ! Quand la scène commence, c’est moi qui leur donne les informations. Je peux leur dire quelque chose comme : “C’est le petit matin, vous êtes un lendemain de veille et il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas dans l’appartement.” Pour le reste, ils doivent se débrouiller ! »
ADMIRATIF
Stéphane Bellavance est très admiratif des comédiens qu’il « dirige » dans Rue King. Selon ses dires, ils sont doués à un tel point pour l’improvisation qu’ils donnent l’impression de livrer un texte appris d’avance.
« Le résultat final est tellement hallucinant que c’est difficile à croire que c’est improvisé. Sophie Cadieux et Mehdi Bousaidan ont joué une scène d’anthologie un soir… et tout était improvisé ! On pourrait la réécrire telle quelle. Sincèrement, un scénariste n’aurait pas fait mieux. »
UN AMOUR DE LONGUE DATE
Stéphane Bellavance a découvert l’improvisation au primaire. Plus précisément en deuxième année, par l’entremise d’une stagiaire en éducation. L’animateur se rappelle parfaitement sa première impro, ou plutôt le sentiment d’euphorie qui l’avait traversé en réalisant qu’il faisait rire ses amis. « C’était nouveau. Ça m’a fait capoter. »
Les aptitudes que Stéphane Bellavance a acquises en pratiquant cet art l’ont beaucoup aidé professionnellement. Il s’en sert encore aujourd’hui quand il pilote Au suivant à Radio-Canada ou encore Moi j’mange et Génial ! à Télé-Québec.
« Dans tous les shows que j’ai animés, il y a toujours eu une grande part d’improvisation. Pour moi, c’est une façon de personnaliser mon travail. C’est ma signature d’animateur. »
UNE GROSSE MACHINE
Durant les enregistrements de Rue King, Stéphane Bellavance n’était pas « dans l’action » avec Pier-Luc Funk, Marie-Ève Morency et compagnie, mais plutôt derrière une console au centre du public. Chaque soir, il s’abreuvait de l’énergie des spectateurs en studio.
« On a voulu reproduire l’ambiance des soirées d’impro dans des bars à Montréal, avec des tables, des chaises… Mais au lieu d’avoir une petite scène avec un rideau noir, on avait un gros set-up, avec décor, éclairages, caméramans… C’est une grosse machine. Et c’était vraiment le fun ! »