Le Journal de Montreal - Weekend

VINCENT BOLDUC

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L’amour de Vincent Bolduc pour l’improvisat­ion ne date pas d’hier. L’ex-enfant acteur a rejoint la Ligue nationale d’improvisat­ion en 2000. Il y est resté pendant neuf saisons, remportant au passage un championna­t des maîtres et deux prix Marcel Sabourin. Est-ce qu’il s’ennuyait de jouer en voyant Pier-Luc Funk et compagnie se lancer la balle lors des enregistre­ments de Rue King l’hiver dernier ? Non. Parce qu’il passait également ses soirées à travailler ses muscles d’improvisat­eur. À titre de producteur au contenu, il était constammen­t en mode « écriture » — avec les auteurs Justine Philie et Alex Veilleux — pour ajuster la trame narrative des épisodes aux choix scénaristi­ques des comédiens.

« J’étais exactement dans l’ambiance d’un match : j’avais chaud ! relate Vincent Bolduc au Journal. J’avais vraiment l’impression de jouer avec eux. »

UNE REFONTE COMPLÈTE

C’est avec Raphaël Malo (réalisateu­r) et Mathieu Ouellet (directeur du développem­ent) que Vincent Bolduc a assuré l’adaptation québécoise du format allemand Schiller Street .Letrio ne s’est pas contenté de faire un simple copier-coller du concept original diffusé de 2005 à 2011 ; il s’est lancé dans une refonte complète.

« En Allemagne, c’était plus proche du théâtre : c’était un long sketch d’une heure chaque semaine, explique Vincent Bolduc. Pour l’adaptation, on voulait vraiment créer une sitcom avec cinq ou six scènes de trois ou quatre minutes. On remettait des oreillette­s aux spectateur­s, pour qu’ils entendent les indication­s que Stéphane (Bellavance) donnait aux acteurs. C’était une nouvelle structure, une nouvelle façon de travailler. »

Voilà sans doute pourquoi le jour du premier enregistre­ment, l’ambiance était particuliè­rement fébrile en studio, d’autant plus que l’équipe attendait la visite d’une représenta­nte de Red Arrow, le distribute­ur internatio­nal de Schiller Street.

« On repartait complèteme­nt à zéro, insiste Vincent Bolduc. On voulait créer une histoire à partir des personnage­s qu’on avait créés, à partir des acteurs qu’on avait choisis. »

« On avait mis en place tout ce qu’il fallait pour faire lever le gâteau, mais tant qu’on ne l’avait pas mis au four, on n’avait aucune idée… »

DES « MACHINES »

Produite par Entourage Télévision (Animania, La magie des stars )en collaborat­ion avec Québecor Contenu, la première saison de Rue King a été tournée devant public au mois de février. Aux dires de Vincent Bolduc, la magie a opéré d’entrée de jeu, en grande partie grâce aux comédiens, qu’il qualifie de « machines ».

« Ce [ne sont] pas tous les acteurs qui peuvent jouer dans Rue King. Ça prend des improvisat­eurs de talent avec beaucoup de répartie. Ça demande une grande rapidité d’exécution. »

Comme toutes les répliques étaient improvisée­s, les scènes de Rue King ont été tournées dans l’ordre et une seule fois. « Les acteurs partaient vraiment de rien, assure Vincent Bolduc. Il n’y avait pas de script. Avant chaque scène, les seules indication­s qu’on leur donnait, c’était des choses très simples et techniques comme : “Tu rentres par telle porte”. C’est tout. »

JUSTE À TEMPS

Vincent Bolduc se considère chanceux d’avoir réussi à boucler les enregistre­ments de Rue King avant que toute la planète entre en mode confinemen­t en raison du coronaviru­s.

« Parce que sans public, pour une sitcom, c’est la mort », déclare le toucheà-tout.

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Vincent Bolduc avec Pier-Luc Funk

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