Le Journal de Montreal - Weekend
DIGNE DES CLASSIQUES
∫ Rouge Quantum ∂∂∂∂∑∂
Un film de Jeff Barnaby
Avec Michael Greyeyes, Elle-Máijá Tailfeathers et Devery Jacobs
Difficile de révolutionner un genre aussi faste que celui des films de zombies. Pourtant, le cinéaste autochtone Jeff Barnaby réussit un rare exploit en y apportant – littéralement – une énorme dose de sang neuf avec son Rouge Quantum.
Un mystérieux virus sème la terreur dans une communauté micmaque, forçant la fermeture de ses frontières. Évidemment, les grandes lignes de son synopsis ne sont pas sans rappeler la réalité des dernières semaines.
Oui, ça force le cinéphile à regarder Rouge Quantum (ou Blood Quantum dans sa version originale) d’un oeil différent. Oui, ça ajoute au sentiment anxiogène que suscite cette nouvelle offrande du cinéaste autochtone Jeff Barnaby. Mais ce n’est pas nécessairement là que réside toute la force du film.
Car outre cet étrange sentiment de déjà-vu, Rouge Quantum est un bon film. Un bon film de zombies, un bon film d’horreur, certes, mais surtout un bon film. Point. Tout ça, autant grâce à ses scènes horrifiques particulièrement jubilatoires qu’à la force et la pertinence de son commentaire social.
Bref, on peut facilement comprendre son succès dans les festivals (notamment le prestigieux Festival international du film de Toronto) l’an dernier, soit avant l’éclosion de cette pandémie.
RESPECT DU GENRE
Visiblement, Jeff Barnaby a fait ses devoirs avant de donner le premier coup de manivelle à ce projet. De son propre aveu, le cinéaste a toujours raffolé des films d’horreur, particulièrement ceux mettant en scène des zombies, citant des titres tels que Night of the Living Dead parmi ses plus grandes influences.
Et ça paraît. L’amour – et le respect – que porte le cinéaste à ce genre transpire à grosses gouttes, tout comme les influences flagrantes de la filmographie du maître en la matière, George A. Romero.
Rouge Quantum ne réinvente pas le genre. Mais il y contribue grandement avec un film digne des classiques contemporains de la trempe des Affamés de Robin Aubert ou encore
28 jours plus tard de Danny Boyle.
Disponible en vidéo sur demande