Le Journal de Montreal - Weekend

UN ANIMAL DE COMPAGNIE

POUR CONTRER L’ISOLEMENT

- CLAUDIA BERTHIAUME

Nombreux sont les Québécois qui ont accueilli un nouvel animal de compagnie au sein de leur famille pendant le confinemen­t. Des refuges ont même constaté une augmentati­on des adoptions allant jusqu’à 30 %. Bien que la présence d’un compagnon à quatre pattes puisse apporter beaucoup de joie dans une maisonnée en ces temps sombres et incertains, sa prise en charge implique aussi des responsabi­lités qui durent longtemps.

C’est un fait, un animal de compagnie peut aider à lutter contre l’isolement.

« Il y a un lien qui va se tisser avec l’animal, qui est un être vivant non jugeant et spontané, avec qui on a la possibilit­é d’échanger des émotions », explique Aude Paquet, coordonnat­rice clinique chez Zoothérapi­e Québec.

En cette période de perte de repères, un chat ou un chien impose un cadre à son maître, une routine.

« S’occuper de lui permet de se décentrer et de diminuer l’angoisse », détaille-t-elle.

Si la seule présence de l’animal apporte du réconfort, elle n’a rien de magique, poursuit Mme Paimportan­t quet. Il est donc d’adopter « pour les bonnes raisons » et pas seulement pour divertir les enfants en attendant le retour en classe.

Un animal de compagnie nécessite un engagement à long terme, rappelle la Dre Caroline Kilsdonk, présidente de l’Ordre des médecins vétérinair­es du Québec.

« On parle d’une quinzaine d’années, les gens devraient faire une bonne réflexion », indique-t-elle.

Les nouveaux maîtres devraient aussi s’assurer d’avoir des moyens financiers suffisants pour offrir les soins de base à l’animal.

Il est également primordial de choisir avec soin l’espèce et l’individu qu’on va adopter, insiste la Dre Kilsdonk.

« Toutes les races qui s’éloignent de la morphologi­e habituelle sont plus susceptibl­es d’avoir des problèmes de santé associés », explique-t-elle, énumérant notamment les chats sans poils et les chiens avec le nez aplati.

Pour la créatrice du site web Les Pattes Jaunes, qui recense les animaux de 26 refuges québécois éthiques, le confinemen­t peut toutefois être un bon moment pour adopter un animal.

« Les gens ont plus de temps à donner pour la période d’adaptation de l’animal », souligne Leattycia Badibanga. L’important, insiste-t-elle, c’est d’avoir encore du temps à lui donner « post-COVID, quand ils vont reprendre leurs 40 heures et que la vie va recommence­r ».

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Dre Caroline Kilsdonk

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