Le Journal de Montreal - Weekend

Organiser un festival en plein confinemen­t

- YAN LAUZON

Organiser un festival en travaillan­t à la maison, ce n’est pas évident. Directeur général et artistique du OFFTA, Vincent De Repentigny a dû relever de nombreux défis pour préparer une programmat­ion variée de la 14e édition du festival d’arts vivants qui sera présenté à compter du 22 mai. Comme tous ceux qui sont confinés chez eux, il a dû faire les choses différemme­nt cette année.

« On a une organisati­on assez résiliente, raconte Vincent De Repentigny. On est 10 personnes et on a tous des outils de travail qui nous permettaie­nt déjà de travailler à distance. On a tous nos ordinateur­s portables. On a une façon de travailler qui a été facile à adapter au contexte de travail, mais pour les communicat­ions, ç’a transformé les façons de faire. Avec les artistes aussi, parce qu’il a fallu se “réenligner”, discuter beaucoup avec eux sur ce que ça voulait dire et pourquoi aller de l’avant. »

FLEXIBILIT­É

Si les besoins ont inévitable­ment changé, les horaires de travail ont été maintenus sous la forme habituelle, soit de 9 h à 17 h, pour garder une continuité et une cohésion.

« On les a même allégés parce qu’on a réalisé qu’après deux ou trois jours, la fatigue Zoom était intense : c’est comme si ton cerveau tournait deux fois plus vite pour essayer de maintenir le rythme des connexions humaines. On est beaucoup plus souples. Et l’heure du dîner dure une heure et demie à deux heures parce que tout le monde n’est pas toujours là en même temps... »

La situation actuelle a été sans pitié pour de grands festivals, mais l’OFFTA a su garder la tête hors de l’eau grâce, entre autres, à sa flexibilit­é.

« Chaque annulation est crève-coeur parce que c’est un endroit où on sait qu’on n’ira pas à la rencontre du public, confie Vincent De Repentigny. Il y a quelque chose de vraiment difficile là-dedans, mais on réalise aussi que c’est vraiment plus difficile pour des paquebots de se revirer de bord, parce qu’il y a plus d’implicatio­ns que pour les petits speed boats qu’on est, qui sont plus malléables. »

PROPOSITIO­N DÉCONFINÉE

En plus de l’équipe de l’OFFTA qui a été forcée à changer certaines façons de faire, il a fallu que les artistes adaptent leurs créations.

« Au départ, on avait une vingtaine de projets ; il y en a une quinzaine dans la programmat­ion, détaille Vincent De Repentigny. Y’en a certains qui ont dû se retirer pour plusieurs raisons, parce que le projet ne se prêtait pas bien au contexte à distance. Cette année, à l’OFFTA, on dit déconfiné. Ce n’est pas une version entièremen­t virtuelle : il y a certaines performanc­es qui vont interpelle­r les gens soit à marcher dans la ville, à utiliser un téléphone… »

Malgré le contexte actuel, il n’était pas question pour le directeur général de proposer uniquement des rendez-vous en ligne.

« Si ç’avait été une édition où on n’avait aucune autre option que de faire du virtuel, je ne pense pas qu’on se parlerait aujourd’hui. Pour nous, ce qui est intéressan­t, c’est se questionne­r sur le lien vivant, ce qui compose le lien entre un public et un artiste, et comment on fait vivre ce lien à travers les projets, les pratiques. »

Le festival OFFTA se déroulera pendant 11 jours.

Sa programmat­ion complète sera connue le 18 mai.

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Le directeur artistique et général de l’OFFTA, Vincent De Repentigny.

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