Le Journal de Montreal - Weekend
LA CITÉ DES CHACALS
Une fois de plus, l’écrivain anglo-soudanais Parker Bilal nous invite à filer tout droit en Égypte, où une autre enquête ardue attend Makana, son héros fétiche.
La cité des chacals est le cinquième opus des aventures du détective privé Makana. Une série signée Parker Bilal qui, en réalité, ne s’appelle pas Parker Bilal. Son vrai nom ? Jamal Mahjoub. Et c’est sous celui-ci que ses sept premiers romans (Le train des sables, Le télescope de Rachid, Là d’où je
viens, etc.) ont été publiés entre 1989 et 2006. Pour la petite histoire, Parker Bilal n’a surgi des coulisses qu’en 2012, lorsqu’il a commencé à écrire des polars mettant en vedette Makana. Un héros qui, tout comme lui, a longtemps vécu au Soudan avant d’atterrir en Égypte.
MAUVAIS KARMA
Dans son pays d’origine, le Soudan, Makana était un policier efficace et intègre. Mais depuis qu’il a dû en fuir le régime intégriste et s’exiler dans la capitale égyptienne, il n’est plus qu’un simple privé.
Qui vivote à bord d’un bateau en piteux état amarré au bord du Nil. C’est d’ailleurs dans ce célèbre fleuve que sera repêché un sac contenant rien de moins qu’une tête coupée. Et même si elle a en partie été grignotée par les poissons, il sera encore possible d’y voir, gravées sur le front, d’étranges marques rituelles. Il n’en faudra donc pas davantage à la police pour établir la nationalité de la victime : un Soudanais du Sud. Ce qui tombera plutôt mal, parce que les Cairotes en ont plus qu’assez des Soudanais du Sud qui campent partout dans leur ville en attendant de recevoir leur statut de demandeurs d’asile. Du coup, à part Makana, personne ne s’intéressera vraiment à cette affaire de tête coupée.
L’intrigue est bonne, certes, mais ce qu’on a apprécié le plus, c’est le tour guidé du Caire qui l’accompagne. En plus de sortir complètement des circuits touristiques habituels, il nous permet de voir ce qu’on n’aura sans doute jamais la chance de voir en vrai : la face cachée de la société égyptienne.