Le Journal de Montreal - Weekend

Le pouvoir de notre compagnon

Nathalie Labrèche vit seule avec son chien Tintin, ce nouveau compagnon de vie qu’elle a adopté juste avant le confinemen­t. Ils ont donc appris à se connaître l’un l’autre de façon plus rapprochée grâce à la COVID-19.

- ANNIE ROSS Vétérinair­e Collaborat­ion spéciale

Nathalie Labrèche, analyste en cryptograp­hie chez Desjardins à Montréal, est en arrêt de travail depuis novembre dernier. Verdict : dépression majeure, anxiété, épuisement.

Le 10 février, presque un mois avant le début du confinemen­t, elle a adopté Tintin, un fox-terrier mâle de 4 ans et demi.

« J’en rêvais depuis longtemps », raconte Mme Labrèche qui précise que « c’était aussi pour m’aider dans mon rétablisse­ment ».

Elle s’était rendue au refuge Sophie’s Dog. En l’adoptant, elle est devenue la 3e famille de Tintin, un chien qui fait de l’anxiété de séparation.

Femme dynamique et impliquée dans plusieurs projets, Nathalie Labrèche avait toujours refusé d’adopter.

« Je n’aurais jamais eu le temps nécessaire pour m’occuper d’un chien comme il se doit et lui donner une belle qualité de vie », dit-elle. Mais les choses ont changé. Après consultati­on, elle s’est remise en question. C’est là la source de sa décision d’adopter Tintin.

CONTACT PHYSIQUE

Comme il s’agissait de son premier chien, c’était une découverte.

« Je n’avais jamais imaginé qu’un lien si fort pouvait se créer entre nous », dit-elle. Avec l’arrivée de la COVID-19, le confinemen­t et le retrait des services non essentiels qu’elle recevait (physiothér­apie, ostéopathi­e, acupunctur­e et psychothér­apeute à distance), Nathalie Labrèche s’est retrouvée complèteme­nt isolée à la maison, sans aucun contact physique. « C’est là que j’ai vraiment pris conscience de la chance que j’avais d’avoir mon chien », ditelle. « Tintin me permet d’avoir un contact physique avec un être vivant. Je peux le toucher et l’approcher à moins de deux mètres de distance ! »

Pour diverses raisons, le confinemen­t a engendré encore plus d’anxiété chez Mme Labrèche. « C’était stressant, car il y avait aussi mes parents, habitant en résidence, qui devaient déménager ». La présence de Tintin l’a aidée à gérer son anxiété. « Maintenant, lorsque je sens que cela arrive, on se colle ensemble », dit-elle. Tintin lui permet de diminuer l’intensité de ses crises et même de les prévenir. « Mon chien me ramène à la réalité, me permet de reprendre le focus », dit Mme Labrèche.

En tant que nouvelle propriétai­re d’un chien anxieux, Mme Labrèche devait suivre des cours d’éducation canine privés, mais tout a été mis sur la glace au moment du confinemen­t.

« J’ai été déçue, mais, au final, ça m’a permis de vraiment bien apprivoise­r Tintin et de le connaître plus », dit Mme Labrèche qui avoue adorer son chien et le considérer comme son enfant.

« Tintin fait dorénavant partie de ma vie. C’est un cadeau de la vie », conclut-elle.

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Nathalie Labrèche vit seule avec son chien Tintin, ce nouveau compagnon de vie qu’elle a adopté juste avant le confinemen­t.
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