Le Journal de Montreal - Weekend

GLOBE-TROTTERS EN CONFINEMEN­T

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Habitué d’être dans ses valises, le duo Lydia&Sebastien a vu toutes ses activités à l’étranger s’arrêter momentaném­ent avec l’arrivée de la pandémie. Mais cela n’a pas empêché les deux musiciens québécois de terminer leur mini-album, Traveling Shoes, qui vient de paraître. Le Journal s’est entretenu avec Lydia Ferland et Sébastien Robichaud sur leur confinemen­t des derniers mois, dans les Laurentide­s. Votre nouvel album parle beaucoup de voyages. Comment est-ce de le lancer alors qu’on ne peut justement pas voyager ?

Lydia : « C’est un peu agaçant ! (rires) Mais j’espère justement que ça peut faire rêver. »

Sébastien : « Ça permet de s’évader de cette situation. »

Lorsque la pandémie a éclaté, vous avez dû revenir au Québec. Comment s’est passé le confinemen­t ?

Sébastien : « On est dans les Laurentide­s en ce moment. Tout est un peu sur pause. On avait plein de projets. On devait passer l’été à Ibiza et retourner aussi à Nashville. On était justement à Nashville quand est arrivée cette histoire de COVID. »

Lydia : « En plus, il y avait la plus grosse tornade depuis des années là-bas. On se disait que c’était la fin du monde ! C’était assez intense. »

Sébastien : « On est revenu à la mimars et on est allé faire notre quarantain­e de 14 jours au petit chalet de mes parents, à Chertsey [près de Joliette]. On en a profité pour terminer l’album. On enregistra­it et envoyait nos pistes à Nashville et un gars les mixait à Londres. »

Qu’appréciez-vous de votre situation sédentaire en ce moment ?

Lydia : « On n’est pas habitué ! On a vraiment la bougeotte normalemen­t. Mais on commence à voir les avantages d’être posé à un endroit, de façon un peu plus stable. Et c’est plaisant de ne plus se sentir en jet lag [en décalage horaire] des fois ! »

D’un autre côté, que vous manque-til des voyages présenteme­nt ?

Sébastien : « Il y a une adrénaline qui est cool. Quand on était à Nashville, c’est une vraie ville de musique avec du live partout. On aimait la drive (énergie). » Lydia : « On apprend beaucoup de chaque ville. Par exemple, je ne pensais jamais aimer autant Ibiza. C’est un endroit qui nous a tellement inspirés. Ça nous manque un peu. »

Vous avez signé avec l’agence londonienn­e Burstimo pour ce disque. Comment arrivez-vous à travailler avec eux malgré la pandémie ?

Lydia : « C’est une agence qui est vraiment bonne avec la technologi­e et les réseaux sociaux. On n’a pas nécessaire­ment besoin d’être là en personne. »

Sébastien : « Ils s’occupent d’approcher les médias et les radios. Je pense qu’on va passer l’été tranquille au Québec. Il y a beaucoup de choses à développer ici. On regarde pour retourner en Europe en septembre. »

Vous avez joué dans une trentaine de pays au cours des six dernières années. Qu’est-ce qui explique votre succès à l’étranger ?

Lydia : « J’ai remarqué que beaucoup de nos influences sont quand même européenne­s. On écoute beaucoup de musique à travers le monde. »

Sébastien : « Il y a aussi notre folie, je dirais. La musique est universell­e. On avait envie d’ouvrir des territoire­s. Après seulement six mois ensemble, on décidait d’aller jouer dans la rue en France. C’était un peu téméraire de faire ça. Mais on n’a pas d’enfant ni d’hypothèque (rires). De fil en aiguille, on a créé des liens. Là-bas, on a senti qu’il y a un attachemen­t pour les Québécois. »

Vous avez joué de façon intensive au Maroc pendant deux ans. Que s’est-il passé là-bas ?

Lydia : « Tout s’est déclenché avec les gros événements, là-bas. On avait commencé dans un palais. La clientèle était aisée… »

Sébastien : « On a joué pour la Maison Dior, pour le président du Sénégal... Quand tu entres là-dedans, ça devient du bouche-à-oreille. On offrait des spectacles acoustique­s avec une atmosphère un peu feutrée, à la Norah Jones. Je pense aussi que ça peut aider, une grande blonde au Maroc (rires). »

Avec tous ces projets étrangers, avez-vous forcément dû délaisser le marché québécois ?

Sébastien : « Pas nécessaire­ment. Notre chanson Quand t’es pas là aété beaucoup jouée en 2016. Sur Spotify, elle compte près de trois millions d’écoutes, avec les remix. C’est quand même beaucoup. Les radios nous ont bien accueillis. Notre mission en ce moment est de mettre un visage. Les gens connaissen­t les chansons, mais moins le duo. »

Lydia : « Même si on n’était pas là, ç’a toujours été important pour nous de garder le Québec présent. C’est notre bébé… »

Le nouveau mini-album de Lydia&Sebastien, Traveling Shoes, est disponible. Pour les détails : lydiaandse­bastien.com.

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Le couple Lydia&Sebastien a joué dans une trentaine de pays à travers le monde au cours des dernières années.
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