Le Journal de Montreal - Weekend
Le virtuel est là pour rester
L’époque du télétravail à 100 % est déjà révolue pour plusieurs professionnels québécois. C’est le cas de la trentaine de nutritionnistesdiététistes d’Équipe Nutrition qui alternent entre téléconsultations et rencontres physiques.
À la mi-mars, dès que la réglementation en matière de confinement est passée, toutes les consultations en bureau ont cessé. La nécessité d’une transition à 100 % virtuelle s’est donc imposée au sein de l’entreprise associée aux cliniques de nutrition Isabelle Huot.
RÉUSSIR SA TRANSITION
Certes, les systèmes opérationnels étaient tous adaptés au travail satellite, mais il fallait s’attarder à la logistique. « Pour nous, la grande différence était de gérer la transition de bureau à télépratique, s’assurer que le service demeure entièrement professionnel avec l’augmentation du volume, qui était marquant », explique Guillaume Couture, président et fondateur d’Équipe Nutrition.
Heureusement, les adaptations techniques se sont faites sans heurt et la clientèle a très positivement accueilli les rendez-vous ayant lieu dans le confort d’un domicile.
Évidemment, le télétravail impose la téléconsultation quand il est question de la pratique des diététistes-nutritionnistes. Mais cela offre beaucoup d’avantages.
« En fait, en certains points, ça augmente même la productivité, assure Guillaume Couture. Les rendez-vous peuvent s’enchaîner plutôt que de passer d’un endroit à un autre… Ça nous permet de nous concentrer sur le service client, les adaptations nécessaires. Bien qu’au jour le jour, ç’a changé énormément, l’emphase et le temps sont accordés à différents endroits. On a pu mettre le temps sur de nouvelles technologies, des façons de fonctionner, des lancements… » Les nutritionnistes-diététistes ont ainsi pu s’immiscer favorablement dans la vie des patients. « On utilise maintenant des journaux alimentaires à intelligence artificielle pour nous aider à en offrir plus. Ça nous permet de mieux analyser l’alimentation en temps réel ; les gens peuvent simplement prendre des photos de ce qu’ils mangent, avec leur téléphone. »
RETOUR PROGRESSIF
Même si l’engouement est palpable quant au retour des rencontres entre quatre murs, le retour devra se faire par étape. Or, c’est un pas de plus dans la bonne direction.
Car si la téléconsultation a ses bienfaits, elle ne comble pas tout. « Ça n’enlève pas le besoin de voir les gens en personne ; on a besoin de ce contact-là et on le ressent. Il y a le non-verbal et beaucoup de choses qui permettent de mieux aider. Ce qu’on réalise, c’est qu’une combinaison des deux est gagnante pour les patients. »
« Le plus gros défi, c’est le retour en bureau. Avec plus de 65 partenaires au Québec avec des contextes différents – on est en pharmacie, en clinique médicale, en université et en centre sportif –, il y a des délais d’ouverture pour certains bureaux. On travaille avec des professionnels qui doivent suivre des règles différentes les unes des autres, et on doit souvent s’adapter à des réglementations plus sévères parce qu’on partage des endroits avec des gens qui ont des contacts directs, comme des physiothérapeutes... »
Au cours des prochains mois, quelle sera la proportion des rencontres en téléconsultation par rapport aux suivis sur place ? « C’est difficile de dire où ça va s’équilibrer, reconnaît Guillaume Couture. Mais on a l’impression que le virtuel va toujours rester dans les moeurs, dans la pratique. Ce que la pandémie a amené, c’est que les gens ont pu l’essayer et se sont rendu compte qu’ils l’apprécient énormément. »