Le Journal de Montreal - Weekend
Apprendre en jouant
Depuis le début de la pandémie, les jeux vidéo ont constitué un refuge pour bon nombre de personnes. Avec une année scolaire tronquée et les vacances qui débutent, quoi de mieux que de faire le plein de jeux éducatifs pour les jeunes !
La nouvelle est tombée il y a une semaine : la Food and Drug Administration (FDA), équivalent américain de Santé Canada, vient d’approuver un jeu vidéo. Pour quelle maladie ? Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ! Les enfants âgés de 8 à 12 ans peuvent désormais, avec Endeavor RX, piloter un vaisseau spatial à travers une multitude d’environnements. Le jeu force les jeunes à se concentrer sur des missions spécifiques. Plusieurs études scientifiques ont démontré son efficacité.
PROGRAMME SCOLAIRE…
De son côté, la Pologne fait la part belle à un jeu vidéo dans la liste des lectures scolaires. C’est le premier ministre Mateusz Morawiecki qui en a fait l’annonce en visitant les studios de la compagnie conceptrice. Les étudiants de 18 ans et plus en histoire, philosophie, sociologie ou éthique devront donc jouer à This War of Mine, disponible sur Steam. Pourquoi ? Parce que le titre, sorti en 2014 et développé en Pologne, offre un regard différent sur la guerre. Inspiré à la fois de l’insurrection de Varsovie et du siège de Sarajevo, le jeu propose d’incarner un groupe de civils qui tente de survivre dans une ville assiégée. Pas d’arme de poing, mais le manque de nourriture. Pas de mitraillette, mais la recherche de médicaments.
Chez la compagnie montréalaise Ululab, on propose des applications ludiques, mais d’abord éducatives. Le Slice Fractions et le Slice Fractions 2 pour les 5-12 ans – disponible dans l’App Store, Google Play et Microsoft – proposent aux écoliers d’apprendre les fractions en aidant un mammouth. Développé ou testé en collaboration avec des experts de l’UQAM, ce qu’il faut bien appeler un jeu a reçu un nombre impressionnant de prix mérités.
EN S’AMUSANT
Sachant que la technologie éducative a généré pas moins de 17,7 milliards $US en 2017 et que la firme d’analyse Frost & Sullivan prévoit des revenus de 40,9 milliards $ pour ce secteur en 2022, il n’est donc pas étonnant que les jeux pour enfants pullulent dans le web.
Si plusieurs études récentes mettent en garde contre les dangers de l’accoutumance, voire d’une dépendance, elles confirment certains bienfaits aux jeux vidéo. Ces derniers permettent notamment de développer la coordination chez les petits, l’entraide, la coopération, le travail d’équipe et l’empathie.
À TV5 Monde (jeunesse.tv5monde. com/jouer), les petits ont ainsi droit à des mini-jeux leur permettant d’exercer leur mémoire et des casse-têtes pour lesquels on peut choisir le nombre de pièces. Ils ont également accès à plusieurs jeux permettant de tester leurs connaissances des pays (en les plaçant sur une carte, en associant drapeau et objet) et des saisons, le tout en améliorant la coordination, mais aussi les réflexes.
Très scolaire et très « français de France », Lumni regorge de contenus éducatifs, qu’il s’agisse d’histoire (toute la série sur les pirates, notamment, est très bien faite), de géographie, de maths ou de français. Il y a également des vidéos d’expériences amusantes à réaliser chez soi, la fameuse série « Il était une fois la vie » et une quantité impressionnante de contenus éducatifs. Les jeux sont classés par âge, du primaire au lycée, l’équivalent de notre cégep. On y envoie donc les jeunes en toute confiance.
EduLulu (edululu.org) offre, tant aux parents qu’aux éducateurs, des évaluations « des applications éducatives disponibles au Canada sur iOS et Android » en français et en anglais destinées aux jeunes de 2 à 17 ans. Il est possible de consulter les évaluations des applications par langue, âge, niveau scolaire, prix, plate-forme ou note, ce qui rend l’utilisation facile et rapide.