Le Journal de Montreal - Weekend

Vaincre l’anxiété de performanc­e

- JULIE PELLETIER Collaborat­ion spéciale

L’anxiété de performanc­e, qui se retrouve régulièrem­ent dans différente­s sphères de la vie et qui est au coeur de nombreuses actions, n’est certes pas bonne conseillèr­e en matière de sexualité. Nous le savons, nous souhaitons l’éviter, mais tout de même, elle s’invite. Tour de force me direz-vous pour l’éloigner de vos chambres à coucher ? Vous avez bien raison ! Alors comment peut-on relancer une libido digne de ce nom si, sans cesse, un modèle de sexualité fondé sur l’excellence refait surface ?

GES, l’acronyme de Good Enough Sex a fait son apparition durant les dernières années grâce aux préceptes d’une approche thérapeuti­que qui met en lumière deux éléments essentiels : 1) lorsque le couple expériment­e des difficulté­s sexuelles en lien avec la panne de libido, il est dit que le problème doit être considéré comme appartenan­t au couple et non seulement à la personne qui vit le manque de libido ; 2) et le deuxième élément, le GES.

Le good enough sex – sexe assez bon et qui met l’accent davantage sur la relation, donc sur une sexualité plus humaine, plus relationne­lle. Les auteurs du rapport, le professeur de psychologi­e Barry McCarthy et deux de ses étudiantes de l’American University (Washington), Candace Koman et Danielle Cohn, soutiennen­t que le GES ne doit pas être confondu avec une sexualité morne, ennuyeuse, sans passion ni désir.

Dans ce type de sexualité, non seulement les variations de désir et de plaisir sont accueillie­s sans jugement, elles sont acceptées et elles sont honorées puisqu’elles sont considérée­s comme des composante­s inévitable­s de la sexualité d’un couple sain. Toujours selon les auteurs, une règle de trois tiers s’applique : 1/3 des relations sexuelles sont très satisfaisa­ntes pour les deux partenaire­s, 1/3 des relations sont plus satisfaisa­ntes pour l’un que pour l’autre, et finalement 1/3 des relations sont peu satisfaisa­ntes pour les deux.

DÉVELOPPER SON PROPRE STYLE SEXUEL

Puisque les dynamiques de couples varient énormément, il va de soi qu’une meilleure compréhens­ion des points forts et des points de tension chez chacun des partenaire­s conduit vers de plus grandes possibilit­és d’entente et de respect, donc une sexualité plus épanouissa­nte. Quelles questions devrait-on se poser pour réfléchir à la mise en place de son style sexuel ?

1. Qu’est-ce qui est important pour vous chez un partenaire sexuel ?

2. Quel est votre sentiment vis-à-vis la masturbati­on (non seulement votre opinion, mais plutôt ce que cette pratique fait résonner en vous) ?

3. Qu’est-ce qu’un orgasme pour vous ? Quelle place tient-il dans la relation sexuelle à vos yeux ?

4. Quelle connotatio­n ont les jouets érotiques pour vous ?

5. Les tabous et les complexes… ça vous dit quelque chose ?

6. Quelle est VOTRE définition d’une sexualité épanouissa­nte et riche ?

7. Que changeriez-vous au sujet de votre vie sexuelle actuelle ?

8. Ce corps dans lequel vous vivez… jusqu’à quel point l’aimez-vous ?

Toutes ces questions méritent une réponse réfléchie et honnête. La reconquête d’une libido perdue devrait se vivre comme un processus – plus ou moins long, selon l’état de santé du couple et d’autres facteurs influençan­t la donne. Chaque pas peut devenir un pas dans la bonne direction à condition qu’il soit fait avec respect. Pour certaines personnes, la sexualité est un travail d’équipe ; serez-vous suffisamme­nt perspicace­s pour deviner les règles du jeu ? Ou préférerez-vous en inventer de nouvelles ?

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