Le Journal de Montreal - Weekend
DANS L’AMÉRIQUE DES KENNEDY
Après avoir publié des biographies très remarquées – La panthère, Pamela et Les Soeurs Livanos –, la journaliste et écrivaine française Stéphanie des Horts se lance à l’assaut de l’Amérique des Kennedy dans son nouveau roman, Jackie et Lee. Elle décrit la
Stéphanie des Horts fait un portrait fascinant de ces deux « princesses américaines » dans son nouveau roman. Jackie est intelligente. Lee est belle. Jackie aura tout et Lee en rêvera. Jackie épousera John Fitzgerald Kennedy. Lee s’unira à un prince sans fortune ni gloire, Stas Radziwill.
Délurées, les soeurs Bouvier multiplient les conquêtes. Leurs amants s’appellent Onassis et Agnelli. Leurs amis, Andy Warhol, Mick Jagger, Cecil Beaton. Elles brillent dans les Hamptons, à Martha’s Vineyard, sur la 5th Avenue et à Palm Beach, jusqu’à ce qu’un drame survienne à Dallas et change leur destin à jamais.
Stéphanie des Horts s’est passionnée à la fois pour l’Amérique des Kennedy et pour le destin maudit des soeurs Bouvier. « C’est une idée que j’avais depuis très longtemps, mais je ne me sentais pas de taille. J’avais l’impression que je devais faire mes preuves avant de m’attaquer à une telle icône », dit-elle en parlant de Jackie Kennedy.
LEE RADZIWILL
Son dernier livre, Les
Soeurs Livanos, parlait de Lee Radziwill, morte l’année dernière. « J’ai commencé à écrire un livre sur elle, mais je n’y arrivais pas parce que Jackie était toujours là. Plus je continuais, plus je me rendais compte que Jackie prenait toute la place. Donc, le livre qui devait être sur Lee Radziwill est devenu Jackie et Lee .»
Même dans un travail romanesque, Jackie a encore pris toute la place, comme si la rivalité persistait dans le temps. « On ne peut pas passer outre Jackie. Elle prend continuellement toute la place. Jackie est un être qui attire la lumière et même au-delà de la mort, même après des années, c’est encore elle qui a encore toute la lumière et cette pauvre Lee est dans l’ombre de sa soeur à jamais ! »
LA LÉGENDE
Ces deux femmes, aux personnalités très différentes l’une de l’autre, étaient toutes les deux affranchies des convenances et des conventions, croit l’auteure. « Elles n’en faisaient bien qu’à leur tête ! On ne peut pas dire que c’était des filles coincées, loin de là. Jackie a fabriqué sa légende. Elle a vite compris qu’en devenant First Lady, aux côtés de Kennedy, elle accédait au niveau suprême. Et Jackie est une fille qui ne laisse rien au hasard. »
Jackie a construit sa légende tandis que Lee a passé son temps à courir derrière sa soeur. « Lee essaie d’exister, mais elle n’y arrive jamais parce qu’elle est toujours dans l’ombre de sa soeur. Gore Vidal disait – et je l’ai lu dans son journal : “Ce sont deux piranhas dans un aquarium”. »