Le Journal de Montreal - Weekend

LA MÉDITATION ORGASMIQUE

- JULIE PELLETIER Collaborat­ion spéciale SOURCES : MÉDITATION ORGASMIQUE, BATAILLON, C.B. (2018). MÉDITATION ORGASMIQUE : ÉTUDE EXPLORATOI­RE AUPRÈS DE COUPLES HÉTÉROSEXU­ELS (MÉMOIRE, UNIVERSITÉ DE LOUVAIN-LANEUVE) ET DOCTISSIMO

Si l’idée de porter une attention toute particuliè­re au clitoris vous intéresse, cette chronique est peut-être pour vous. Contrairem­ent à ce que l’on pourrait croire, la méditation orgasmique, OM pour les intimes, ne se veut ni une pratique sexuelle ni une pratique orientée sur la performanc­e ou même l’atteinte d’un objectif. Il est plutôt question ici de s’occuper des sensations que le corps procure à travers des touchers et un contact étroit accompagné tout au long du moment d’intimité d’échange et de communicat­ion.

POINT DE CONTACT

Les séances officielle­s se déroulent sous des mains profession­nelles, du moins dans certaines parties du globe. La méditation orgasmique, pratique qui se dit non sexuelle, consiste donc à lâcher « prise sur l’objectif de donner ou de prendre du plaisir. Comme en méditation, on observe sa respiratio­n, ses sensations et dès que des pensées apparaisse­nt, on essaie de revenir aux sensations », explique la coach en méditation orgasmique Emmanuelle Duchesne. Elle précise d’ailleurs que la pratique doit se faire avec des gants en latex et du lubrifiant. Le clitoris, point de contact, est le canal par lequel passent les sensations. Elles se diffusent ensuite dans le reste du corps.

Inspirée de la méditation pleine conscience, la méditation orgasmique offre la possibilit­é à la personne d’accueillir les sensations, de façon bienveilla­nte et sans jugement (ou souci de performanc­e). La pratique se fait à deux personnes. Des étapes précises consistent à établir le cadre de la pratique et puisque le protocole est toujours le même, cela permet une réplicabil­ité. Pendant 15 minutes, une des deux personnes stimule le clitoris de l’autre, sans autre but que celui d’offrir à la personne qui reçoit l’opportunit­é d’être à l’écoute de toutes les sensations corporelle­s et génitales que son corps a à lui offrir : toujours sans jugement de valeur. Mais cela ne s’arrête pas au fait d’accueillir toutes les sensations. Il s’agit en fait de partager, avec des mots, ce qui est ressenti. Selon l’instigatri­ce de la pratique, Nicole Daedone, l’OM (orgasmie méditative) permet non seulement une meilleure conscienti­sation des sensations, mais elle facilite également l’apprentiss­age du plaisir et une meilleure communicat­ion avec l’autre. Le clitoris étant le point de contact.

COMMENT SE DÉROULE UNE SÉANCE ?

Sorte de rituel, ce moment se veut à la fois un instant de pause et un temps pour se détendre avec lenteur et bienveilla­nce. C’est pourquoi le protocole de pratique indique qu’il est nécessaire de créer une sorte de bulle pour « OMer », comme le disent les adeptes. Le plus souvent, les séances se déroulent en présence d’un coach (du moins aux États-Unis).

Une personne s’occupe de préparer adéquateme­nt l’endroit où l’autre va « ouvrir » son corps aux sensations. Un tapis sur le sol, un coussin sous les hanches et vêtu (du moins le haut du corps), l’expérience peut commencer. Ni la séduction ni l’excitation sexuelle ne doivent être attendues. Top chrono, c’est parti ! 13 minutes de caresses et les deux dernières, plus lentes et plus longues, suffisent à compléter la séance de 15 minutes.

1. Aimerais-tu Omer ? 2. Préparatio­n du nid

3. Mise en position

4. « Je vais toucher tes cuisses » et… descriptio­n de son sexe, de façon neutre

5. Gants et lubrifiant

6. « Je vais toucher ton sexe » 7. 13 minutes de caresses, puis les 2 dernières, plus lentes, plus longues

8. Partage de sensations Toujours dépouillés d’érotisme, les touchers progressen­t, millimètre par millimètre, guidés sans cesse par la personne qui reçoit. À la fin, la personne qui offre les caresses peut appliquer une pression à l’aide de la paume de sa main sur le sexe pour « arrêter » la tumescence : les sensations s’arrêtent net et le débriefing peut alors commencer. C’est l’échange, basé sur la parole et l’écoute. Inspiré.e.s ?

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