Le Journal de Montreal - Weekend

« JE VEUX QUE MA MUSIQUE SOIT ENTENDUE À TRAVERS LE MONDE »

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger @quebecorme­dia.com

Ils sont des centaines de milliers à suivre ses aventures sur les réseaux sociaux et ses chansons ont été écoutées plus de 13 millions de fois sur les plateforme­s musicales. Ce n’est pas assez pour Alicia Moffet. La jeune artiste de 22 ans s’imagine aussi comédienne et rêve de devenir le visage d’une grande marque. « Je ne dis non à rien. »

Spontanée, pas barrée pour deux cennes, Alicia Moffet était en pause durant une séance d’enregistre­ment en studio quand elle a pris du temps pour discuter de sa carrière naissante avec Le Journal.

L’exercice, dit celle qui veut toucher à tout ce qui est artistique, n’a rien d’une torture.

« Si on m’avait demandé c’est quoi mon rêve au secondaire, j’aurais répondu ce que je fais en ce moment : vivre de mon art, communique­r avec les gens, faire des séances photo. L’entrevue qu’on fait en ce moment, j’aime tellement ça. J’adore parler de mon art, j’adore avoir une voix qui porte. Mon rêve, c’est de continuer de faire ça, mais à grande échelle. Que ma musique soit entendue plus loin à travers le monde. »

LES SUCCÈS S’EMPILENT

Ancienne participan­te à La Voix età l’émission canadienne The Next Star, Alicia Moffet a lancé Billie, un premier album où elle fusionne le R&B et l’électro sur des textes chantés en anglais, en juin dernier.

Les succès se sont empilés. La touchante ballade Beautiful Scar, la vaguement trip-hop Take Control, la très pop urbaine Open Up, de même que ses collaborat­ions hors album avec FouKi sur Ciel et Shaun Frank sur On Your Mind en ont fait une des recrues les plus prometteus­es de la scène musicale québécoise.

Ça ne l’a pas empêchée de retourner rapidement en studio pour préparer la suite.

« Je n’arrête jamais. Je me dis que c’est bon de toujours avoir un peu de musique en banque », confie Moffet.

La chanson qu’elle était en train de pondre lors de notre entretien est une preuve, selon elle, qu’il faut toujours se laisser guider par son instinct.

« Aujourd’hui, je n’avais pas trop d’inspiratio­n et j’étais tannée de me faire demander c’est quoi ma direction, parce que je ne la connais pas. »

Le déclic s’est fait. « J’ai le réflexe d’écrire en rapport avec mes relations en général, mais là, je me suis dit que je vais écrire par rapport au fait que je ne sais pas quoi écrire. »

ELLE VEUT LE CONTRÔLE

Fonceuse, Alicia Moffet est de celles qui préfèrent avoir le contrôle. Au Québec, elle n’est associée à aucune compagnie de disques (au Canada, The Orchard la distribue) et jusqu’à tout récemment, c’est son amoureux, Alex Mentink, qui gérait sa carrière.

Or, malgré toute sa bonne volonté, il a bien fallu que le couple se rende à l’évidence qu’il allait devoir s’entourer de gens ayant une connaissan­ce plus approfondi­e de l’industrie musicale, d’où la restructur­ation en cours de son équipe.

Ce qui ne veut surtout pas dire qu’Alicia Moffet renonce à son droit d’avoir le dernier mot.

« Le contrôle de mon art, c’est au top de ma liste des priorités. Je ne suis pas prête à léguer 50 % de mon contrôle à une équipe que je ne connais pas. Notre stratégie actuelleme­nt est de faire notre équipe à la carte, de garder le contrôle nous-mêmes. Je me connais. Si je suis forcée de faire quelque chose que je ne veux pas, surtout du côté artistique, je deviens une roche pis je bloque, je ne suis plus capable de travailler. »

Un exemple : elle refuse de composer une chanson spécialeme­nt pour qu’elle tourne à la radio.

« Je m’en fous un peu que ça pogne à la radio ou pas. Si je sors une chanson que je n’aime pas, je ne vais pas vouloir la promouvoir parce que je ne vais pas me croire quand je vais la vendre », clame-t-elle.

JOUER LES MANNEQUINS

Si la musique la fait vibrer, Alicia Moffet ne se ferme aucune porte.

« Oui, Alicia Moffet est une chanteuse, mais elle est aussi une artiste », tranche celle qui a la drôle de manie de se désigner parfois à la troisième personne du singulier.

« J’aime faire des photos, j’aime parler aux gens qui me suivent, j’aimerais ça être actrice un jour, j’aime chanter, j’aime tout ce qui est artistique. Je ne me limite à rien, je suis ouverte. »

La photo l’intéresse tout particuliè­rement. « J’aimerais participer à une séance de photos à chaque jour », écrivait-elle récemment sur une publicatio­n Instagram où on la voyait sous son plus beau jour pour le compte d’un photograph­e profession­nel.

Poser pour la une de ce reportage a été tout aussi inspirant, confie la jeune star.

« Quand je suis sortie du photo shoot, j’ai appelé mon chum et je lui ai dit que j’aimerais vraiment ça trouver une compagnie de qui je pourrais devenir l’égérie. »

Le message est passé. À qui la chance ?

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