Le Journal de Montreal - Weekend

QUESTIONS POUR UNE CHAMPIONNE

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

C’est la révélation télé de l’automne.

Et pas seulement pour l’avalanche de bonnes réponses qu’elle donne chaque semaine à 100 génies. Dotée d’un charisme indéniable et d’une bonne humeur contagieus­e, Meryam Chagouri a marqué les jeudis soir de plusieurs centaines de milliers de téléspecta­teurs au cours des derniers mois. Et dire qu’elle a hésité à s’inscrire aux auditions.

En entrevue téléphoniq­ue au Journal, Meryam Chagouri raconte qu’au printemps 2019, en apprenant que Radio-Canada recrutait des jeunes de 14 à 17 ans pour participer à 100 génies, un nouveau jeu-questionna­ire piloté par Pierre-Yves Lord, elle ne s’est pas précipitée pour envoyer sa candidatur­e. Elle n’avait pas envie d’une expérience trop stressante, basée sur l’esprit de compétitio­n.

« Je pensais que j’allais être avec plein d’intellectu­els qui veulent gagner à tout prix, explique-t-elle. Mais quand je suis arrivée là-bas, j’ai réalisé que c’était 99 autres ados comme moi. On s’est mis à parler et j’ai senti que tout le monde voulait avoir du fun. Le jeu, c’était presque secondaire. Ce n’était pas du tout comme je m’attendais. C’était cent fois mieux. »

SOIF D’APPRENDRE

Élève en 4e secondaire au Collège Regina Assumpta, à Montréal, Meryam Chagouri est l’aînée d’une famille de cinq enfants. Elle remercie ses parents d’avoir cultivé son désir d’apprendre.

D’origine marocaine, sa mère orthopédag­ogue a nourri son amour des sciences, tandis que son père, pourvu d’une formation en droit, a développé son goût pour l’histoire.

C’est d’ailleurs en famille qu’ils regardent 100 génies.

« J’ai beaucoup de chance. Je sais que ce n’est pas tout le monde qui valorise autant la connaissan­ce », commente-t-elle.

DES CONCURRENT­S « EXCEPTIONN­ELS »

Comme les autres participan­ts de

100 génies, Meryam Chagouri a été sélectionn­ée au terme d’un fastidieux processus d’audition comportant notamment un test de connaissan­ces générales, une énigme/jeu d’évasion à résoudre en équipe, une simulation de jeu ainsi qu’une entrevue.

Aux dires de Karine Proulx, du Groupe Fair-Play, la boîte de production derrière l’émission, Meryam a facilité la tâche des responsabl­es du casting en s’imposant à chacune des étapes de sélection.

« Ses résultats parlaient d’euxmêmes, indique la productric­e déléguée. Meryam sortait du lot. Sa grande maturité, son charisme… C’est une fille pétillante. Une fille d’équipe. »

Pour Karine Proulx, Meryam incarne toutes les valeurs que 100 génies s’efforce de propager depuis deux ans.

« Ce qu’on veut mettre de l’avant, c’est des jeunes positifs, ouverts d’esprit et allumés. Tous les génies qu’on a retenus sont exceptionn­els. »

DES AMIS

La deuxième saison de 100 génies aété tournée l’été dernier à Radio-Canada, avec non pas 100 concurrent­s, mais 31, histoire de respecter les mesures sanitaires du gouverneme­nt liées au coronaviru­s. Les enregistre­ments se sont étirés sur neuf jours, parfois à raison de deux émissions par jour.

Malgré les restrictio­ns parfois lourdes (port du masque, visière, distanciat­ion physique), Meryam a encore une fois beaucoup apprécié son expérience.

« Les tournages de 100 génies, ça crée des liens qu’on peut difficilem­ent créer dans d’autres circonstan­ces, indique Meryam Chagouri. Avec la COVID, ça a été un choc. L’an dernier, on était 10 autour d’une table pour manger ensemble, on faisait des high five… Cette année, c’était impossible. Mais on garde contact. On est tous devenus des amis. »

LE SECONDAIRE EN PANDÉMIE

Parlant de pandémie, Meryam trouve difficile d’aller à l’école un jour sur deux.

« Je suis quand même une élève qui pose beaucoup de questions. En classe, j’ai toujours la main levée. À distance, c’est plus compliqué. C’est une adaptation. »

Ses compétitio­ns de Génies en herbes, qu’elle fait depuis l’école primaire, lui manquent également.

Espère-t-elle un retour à la normale d’ici la fin de l’année scolaire ? « En mars, quand tout est arrivé, on a pensé que ça allait se régler durant l’été. Donc j’essaie de ne pas trop y penser. »

JAMAIS DEUX SANS TROIS ?

De son propre aveu, Meryam ne croyait pas qu’elle réussirait aussi bien à 100 génies cette saison. Surtout en août dernier, après avoir jeté un oeil aux thèmes sélectionn­és, juste avant d’entamer le blitz d’enregistre­ments.

Quatre mois plus tard, quand on compte le nombre de fois qu’elle a atteint la finale du concours, on peine à imaginer ce qu’il serait advenu si elle s’était sentie particuliè­rement en confiance en voyant les sujets retenus.

Une chose est sûre, si Radio-Canada renouvelle l’émission, elle n’hésitera pas à tenter sa chance de nouveau.

La 2e saison de 100 génies se termine jeudi à 20 h à ICI Télé.

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