Le Journal de Montreal - Weekend

FAN D’HISTOIRE

Alors qu’on peut maintenant se procurer son tout premier livre, Bon vivant!, le chanteur lyrique Marc Hervieux nous parle des ouvrages qu’il a dévorés avec plaisir au cours de savie.

- KARINE VILDER Collaborat­ion spéciale

Avec quel roman avez-vous réellement commencé à aimer la lecture ?

Chez moi, enfant, il n’y avait pas vraiment beaucoup de livres dans la maison. Seulement des Agatha Christie et quelques romans Harlequin. Mais tout à coup, il y a eu ce professeur de français de secondaire 1 qui a poussé la classe à lire Thérèse et Pierrette à l’école des Saints-Anges, le deuxième tome des

Chroniques du Plateau-Mont-Royal de Michel Tremblay. Ça a été un effort de l’ouvrir. Mais comme j’ai été complèteme­nt happé par ce roman, ça a ensuite été un effort de le refermer !

Et au cours des derniers mois, quel livre avez-vous réellement aimé tout court ?

Lettres et mémoires de Maria Callas. C’est un livre qui m’a beaucoup plu. Il réunit les lettres que la Callas a rédigées sur une période de 30 ans, et toutes sont toujours situées dans le temps. On y apprend plein de choses sur sa vie privée et sur sa vie profession­nelle, et ça m’a fasciné. J’ai trouvé ce mélange de personnel et de profession­nel vraiment intéressan­t. C’est un monde que je connais bien et là, je suis en train de monter un balado sur ce livre.

Pouvez-vous nous parler des livres qui ont marqué votre vie ?

Après avoir lu Tremblay, le livre qui m’a le plus impression­né a été Au nom de tous les miens, qui raconte l’histoire de Martin Gray. Ça ne se peut pas tout ce qui lui est arrivé et quand on lit ça, on voit qu’il y a des situations pas mal plus tough que ce qu’on vit, nous, en ce moment. Pour survivre, cet homme a réellement dû repousser ses limites.

Vers 15 ans, j’ai aussi été impression­né par l’oeuvre d’Émile Nelligan. À ce moment-là, je ne pouvais évidemment pas savoir que sa poésie allait avoir une si grande importance dans ma vie avec la production Nelligan !

Adulte, c’est J’ai serré la main du diable, du général Roméo Dallaire, qui m’a marqué. Comme avec Martin Gray, on retrouve l’idée de repousser ses limites, de s’adapter à des situations très dramatique­s.

Du côté des polars, est-ce que vous avez quelques coups de coeur ?

Je pense n’avoir lu qu’un seul polar dans ma vie : Les sept jours du talion de Patrick Senécal. Je suis plutôt un fan d’histoire, c’est ce qui m’allume le plus. Quelques livres que j’ai vraiment aimés ? Une histoire du Québec en photos d’Hélène-Andrée Bizier, Le rêve de Champlain de David Hackett Fischer, tous les tomes d’Histoire populaire du Québec de Jacques Lacoursièr­e.

Quel a été le dernier livre à vous garder éveillé jusqu’aux petites heures du matin ?

Le dossier Hitler, un livre qui est présenté par Henrik Eberle et Matthias Uhl. Il s’agit du dossier secret qui a été commandé par Staline et qui, à un moment donné, est devenu public. Staline voulait en apprendre le plus possible sur Hitler pour savoir s’il devait être avec lui ou contre lui. Il a ainsi réussi à obtenir énormément d’informatio­ns et le résultat est fascinant.

Ça me fait penser à un autre livre : J’étais garde du corps d’Hitler ,deRochus Misch. Cet homme-là est resté aux côtés du dictateur jusqu’à ce que ce dernier lui demande de sortir du bunker. Ce qu’il raconte est assez intéressan­t. J’ai une sorte de fascinatio­n pour Hitler. Pas par admiration, mais pour essayer de comprendre comment les gens ont pu se faire prendre par un despote pareil…

Et en ce moment, que lisez-vous ?

Je ne sais pas si c’est parce que ce sport me manque, mais je lis les bios Scotty – Une vie de hockey d’exception de Ken Dryden et Serge Savard – Canadien jusqu’au bout de Philippe Cantin. Les deux ont été à la même époque chez les Canadiens et je trouve intéressan­t d’avoir les deux points de vue pour la même période !

Y a-t-il un livre dont vous remettez sans cesse la lecture à plus tard ?

Non, mais il y a quand même un livre que je veux relire depuis au moins un an et demi et que je remets toujours à plus tard : Germinal, d’Émile Zola. Je l’ai lu au début de la vingtaine, et je me rappelle avoir adoré ça. Je me retrouvais dans cette histoire d’ouvrier d’origine modeste. J’aimerais donc le relire pour voir si, aujourd’hui, j’y prendrais autant de plaisir.

De quel roman tenez-vous encore absolument à parler ?

De l’ensemble des Chroniques du Plateau-Mont-Royal de Michel Tremblay. Pour moi, ces mille et quelques pages sont extraordin­airement rassurante­s. Probableme­nt parce que je suis nostalgiqu­e, qu’elles me rappellent ma grand-mère et qu’elles sont très proches de ce que j’ai vécu.

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