Le Journal de Montreal - Weekend

« J’AIME OÙ TOUT ÇA M’AMÈNE »

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX marc-andre.lemieux@quebecorme­dia.com

Caroline Néron est arrivée dans District 31 cette semaine, sous les traits de Pascale Lanier, la maîtresse du sous-ministre Louis Bourgoin (Stéphane Demers). Ce rôle marque une nouvelle étape dans son grand retour sous les projecteur­s, un peu plus d’un an après avoir fait faillite. « Quand je tourne, je suis comme une enfant », déclare-t-elle en entrevue au Journal.

Caroline Néron n’a pas hésité longtemps avant d’accepter de joindre la distributi­on du populaire drame policier. « On ne m’a pas dit grand-chose, raconte-t-elle au téléphone. On m’a dit que c’était une escorte de luxe. Une dangereuse. Une manipulatr­ice. Et que j’allais avoir du jus en tant qu’actrice. J’ai tout de suite eu envie d’embarquer. Pour moi, c’est une super opportunit­é. »

Comme tous les autres acteurs de District 31, Caroline Néron doit garder le silence par rapport aux intrigues qui attendent les 1 900 000 téléspecta­teurs qui regardent la série au quotidien. Elle révèle toutefois qu’elle adore ses journées de tournage. « J’aime mes dialogues. J’aime Pascale. J’aime son côté bitch par moments. J’aime où tout ça m’amène. »

AMOUR DU JEU

Avant qu’elle effectue son entrée en scène aux côtés de Normand Auclair (Hugo Giroux) dans l’épisode de lundi, Caroline Néron n’était pas apparue dans une série télé depuis Tribu.com ,au début des années 2000. Elle s’est certes éloignée des plateaux durant cette période, mais son amour du jeu n’est jamais disparu.

« Jouer, c’était mon rêve de jeunesse, insiste-t-elle. Ce que je veux faire depuis que je suis toute jeune. Oui, j’ai pris une pause. Oui, je n’ai plus d’agent. Mais je n’ai jamais dit que j’arrêterais. »

Quant au rythme des tournages, Caroline Néron n’observe pas une énorme différence avec celui qu’on imposait peu avant qu’elle délaisse la fiction pour lancer sa compagnie de bijoux.

« C’est sûr que les choses vont vite. Mais dans Diva, ça allait très vite aussi. Je me souviens qu’à l’époque, des fois, je voulais pratiquer entre les prises. Mais il y en a qui préféraien­t prendre ça relax. Aujourd’hui, tout le monde veut pratiquer entre les prises. On fait des italiennes, etc. Les gens arrivent vraiment préparés. C’est bien, parce qu’on peut tout de suite s’abandonner au jeu. »

LA RÉSURGENCE

2020 a été une année difficile pour plusieurs, mais pour Caroline Néron, on peut parler d’une année de résurgence. Cet automne, elle a effectué un retour remarqué au grand écran dans La déesse des mouches à feu d’Anaïs Barbeau-Lavalette. À 47 ans, elle a également publié Néron inc. : La force de l’épreuve, un livre dans lequel elle raconte son ascension en tant qu’entreprene­ure, mais également sa chute hautement médiatisée.

Elle a d’ailleurs choisi d’apparaître moitié homme et moitié femme en couverture du bouquin.

« Le monde des affaires, c’est encore très masculin, souligne-t-elle. Tu sens constammen­t cette énergie. La manière dont quelqu’un règle ton dossier ou entend ton discours... Le manque de confiance envers une femme. “Est-ce qu’elle va aller jusqu’au bout ?” “Est-ce qu’elle va être capable de prendre les rênes ?” La preuve ? Pendant des années, on m’a demandé qui étaient les hommes derrière moi. Parce que pour eux, c’était impossible de concevoir que j’avais 20 magasins, qu’une femme avait 20 magasins. Et c’était une question normale à poser. Sans gêne, rien. Ça prouve qu’on a encore du chemin à faire. »

NOTE D’ESPOIR

Avec ce bouquin paru aux Éditions Pratico-Pratiques, Caroline Néron souhaite remettre les pendules à l’heure et surtout apporter un peu d’espoir aux gens qui traversent une période difficile.

« Je veux qu’ils se disent :

“OK, ma relation est finie, ma business est finie, mais il y a quelque chose après.” J’étais en dépression. C’était lourd. C’était une épreuve après l’autre. Je voyais noir. Tout déboulait tellement vite. Je n’arrivais plus à voir le bout. J’ai connu des gens qui sont tombés et qui ont décidé de s’enlever la vie. Ça m’a marquée. C’est un peu à eux que je m’adresse quand je dis qu’il faut se forcer à sortir, à faire des choses pour soi, à reprendre le contrôle. »

UNE NOUVELLE COMPAGNIE

L’une des manières dont Caroline Néron a repris sa destinée en main cette année, c’est en démarrant Symbollia, une nouvelle compagnie spécialisé­e en bijoux reliquaire­s dans lesquels on peut insérer une pensée, un souhait ou même les cendres d’un être cher.

« Je continue à travailler pour payer mon créancier, et éventuelle­ment, je vais racheter ma compagnie, déclaret-elle. Avec Julie St-Jacques, ma partenaire d’affaires, on s’est trouvé un distribute­ur. On est bien parties. »

ICI Télé présente District 31 du lundi au jeudi à 19 h. Dernière semaine avant les Fêtes.

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PHOTO COURTOISIE KARL JESSY

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