Le Journal de Montreal - Weekend

«CINÉMA J’AI PEUR QUE LE DEVIENNE UNE ACTIVITÉ ÉLITISTE

- STANLEY TUCCI

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Pour Roald Dahl Sacrées sorcières, Stanley Tucci incarne le directeur d’un hôtel où des sorcières tiennent une réunion d’importance. Homme haut en couleur et plus grand que nature, son R.J. Stringer lui a permis de travailler avec des gens qu’il apprécie, dont Anne Hathaway. Entretien.

Dans Roald Dahl Sacrées sorcières, adaptation du roman jeunesse éponyme de Roald Dahl, les sorcières ne ressemblen­t à rien de connu. Particuliè­rement méchantes avec les enfants, elles se travestiss­ent pour avoir une apparence humaine et sont prêtes au pire pour ne pas être démasquées. Sous l’égide de la magnanimis­sime sorcière, leur cheffe, elles se réunissent toutes dans le somptueux Grand Orleans Imperial Island Hotel alors que le directeur, R.J. Stringer, se fend en quatre pour leur plaire.

CONSCIENT DE TOUT

« Mon premier jour sur le plateau ? On est toujours un peu nerveux, dit Stanley Tucci à l’Agence QMI lors d’une entrevue conduite par vidéoconfé­rence de Los Angeles. On est nerveux parce que c’est le premier jour qu’on rencontre des gens qu’on ne connaît pas, dont le réalisateu­r. Mais c’était super qu’Annie [Anne Hathaway, avec qui il a joué dans Le diable s’habille en Prada, NDLR] soit là puisque nous avons déjà travaillé ensemble. C’était aussi sympa que Joanna Johnston fasse les costumes parce que nous sommes amis, de même que la personne qui faisait le maquillage et la coiffure. J’ai apprécié le fait de bénéficier de cette sécurité. Ensuite, il suffit de se jeter à l’eau et de commencer à jouer. Lorsqu’on a un réalisateu­r aussi gentil et aussi accompli que Robert Zemeckis, cette nervosité s’en va très vite.

« Il faut que je vous dise : je croyais que Robert Zemeckis avait, genre, 80 ans. Eh non ! Pas du tout ! C’est tout simplement qu’il a commencé à faire des films quand il était jeune. C’est un homme adorable et si j’ai voulu travailler avec lui, c’est parce que c’est un grand réalisateu­r. »

Ayant lui-même mis en images cinq longs métrages, Stanley Tucci indique que cela a complèteme­nt modifié sa manière de pratiquer son métier d’acteur. « Ça change tout ! Je suis maintenant conscient de tout ce qui se passe sur le plateau. Mais attention, quand on joue, on doit se laisser aller, sinon est trop conscient de soi-même. »

Même si les scènes n’ont été répétées que rapidement, quelques minutes avant que les caméras tournent, Stanley Tucci a pu travailler et s’inventer un accent hilarant. « J’ai travaillé avec un professeur. Et je me suis entraîné tous les jours avant de me retrouver devant la caméra.

« Avec Anne, nous sommes sortis de nos personnage­s un nombre important de fois pendant les scènes. Tout est tellement drôle ! Les dialogues et les plaisanter­ies sur certains mots avec nos accents respectifs ! »

L’AVENIR DE L’INDUSTRIE

Est-il inquiet pour l’avenir du cinéma ? « La question est compliquée. Le cinéma était déjà en mutation avant la COVID avec le streaming. On produit beaucoup plus de contenus, cela fait plus de travail pour les acteurs et tous les gens de l’industrie.

« Je trouve triste, par contre, qu’on soit en train de perdre le fait de se retrouver dans une salle. Je pense que les cinémas vont se transforme­r et j’ai peur que le cinéma devienne une activité élitiste alors que cela ne devrait pas l’être. Je crois, par contre, que tout finit par revenir à la normale. Prenez le vinyle, par exemple. Le marché du vinyle est énorme aujourd’hui et c’est quelque chose qu’on ne prévoyait pas il y a 10 ou 15 ans. Tout est cyclique et j’espère que nous pourrons retourner au cinéma un jour. »

Roald Dahl Sacrées sorcières sera en location, dès le 25 décembre, en primeur sur illico et les autres plateforme­s numériques.

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ROALD DAHL SACRÉES SORCIÈRES

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