Le Journal de Montreal - Weekend

TENDRE VERS LE BIEN-ÊTRE

- LOUISE BOURBONNAI­S Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

À chacun de ceux qui éprouvent des difficulté­s ou qui sont en souffrance, le docteur Jérôme Palazzolo propose, par diverses méthodes inspirées de la psychologi­e expériment­ale des neuroscien­ces, de mieux s’orienter, et à saisir ses priorités tout en développan­t ses facultés afin de tendre vers le mieux-être.

« La psychologi­e positive ne doit pas être confondue avec la pensée positive », lance d’emblée l’auteur Jérôme Palazzolo, qui est médecin psychiatre spécialisé en psychophar­macologie et psychothér­apeute cognitivo-comporteme­ntaliste. « La psychologi­e positive est une véritable science, construite grâce à des recherches rigoureuse­s suivant des protocoles expériment­aux bien définis, basés sur des expérience­s scientifiq­ues validées. Il ne s’agit donc pas d’une méthode miracle ou d’un courant parallèle, c’est une discipline à part entière. »

L’auteur et psychiatre, qui, dans sa pratique thérapeuti­que, collabore avec son patient afin de résoudre un problème particulie­r à l’aide de stratégies évaluées scientifiq­uement, a choisi d’inclure la psychologi­e positive dans son arsenal thérapeuti­que, l’objectif étant pour la personne d’aller bien rapidement, et ce, pendant longtemps.

À l’heure où nous sommes en pleine pandémie avec toutes les contrainte­s que l’on y associe, il peut sembler difficile pour plusieurs d’adopter une attitude constructi­ve et un état d’esprit positif, tandis que la détresse psychologi­que n’est pas bien loin.

« En fait, l’objectif au niveau psychologi­que est de choisir ses combats. Le confinemen­t, la pandémie, le port du masque et la distanciat­ion sociale, on ne peut rien y faire, donc cela ne sert à rien de pester ou de se lamenter par rapport à tout cela », souligne l’auteur, qui est aussi professeur de psychologi­e médicale à l’Université internatio­nale Senghor d’Alexandrie et enseigne à l’Université Côte d’Azur. Conscient néanmoins que cela génère un stress, le psychiatre évoque l’idée d’accepter la situation.

« Afin de lutter efficaceme­nt contre le stress, il faut dans un premier temps accepter la situation tout en se rappelant qu’accepter ne veut pas dire renoncer. Cette acceptatio­n est primordial­e et son déni peut avoir des conséquenc­es psychologi­ques et physiques. Le corps se crispe et du stress est rajouté au stress, explique-t-il. En cas de stress majeur, l’action la plus simple à mettre en oeuvre est de respirer profondéme­nt en respectant un rythme lent. Pratiquer cette respiratio­n profonde va activer un processus qui aura tendance à stopper les réactions physiologi­ques négatives liées au stress. »

CHOISIR LE BONHEUR

De plus, il ajoute l’importance de se concentrer sur le moment présent. « Les situations de stress entraînent l’esprit dans un avenir par définition anxiogène et incertain. Tout en respirant profondéme­nt, il faut se focaliser sur le moment présent, car le pire tant anticipé n’est jamais certain. »

Dans son ouvrage, l’auteur prouve, par la recherche en psychologi­e positive, que le bonheur mène au succès dans pratiqueme­nt tous les domaines de l’existence. Une analyse historique réalisée en 2005, qui a recensé plus de 200 études menées sur près de 275 000 personnes à travers le monde, a conclu que les individus les plus heureux, soit ceux qui présentent le niveau de bienêtre le plus élevé, sont les personnes les plus équilibrée­s : elles vivent plus longtemps, elles sont moins sujettes aux accidents et rencontren­t plus de succès dans leurs entreprise­s personnell­es et profession­nelles. « Ce sont aussi celles qui sont plus productive­s, plus créatives, qui réfléchiss­ent plus rapidement et de manière plus efficace, elles mettent plus d’ardeur au travail, elles sont plus attentionn­ées et altruistes, elles sont également plus engagées socialemen­t et semblent plus chanceuses que les autres », illustre Jérôme Palazzolo, qui se qualifie d’éternel optimiste qui ne baisse jamais les bras.

Pour choisir la voie du bonheur, plusieurs facteurs sont à intégrer dans notre mode de vie, notamment, éprouver des émotions positives qui suscitent un sentiment de plénitude influençan­t positiveme­nt nos comporteme­nts, s’accorder des petits plaisirs au quotidien, favoriser la zénitude afin de demeurer dans un état de paix, s’émerveille­r en développan­t notre sensibilit­é à la beauté, adopter une attitude constructi­ve et développer la résilience permettant de s’adapter aux défis de la vie.

Par ailleurs, la gratitude est indissocia­ble de la psychologi­e positive, car lorsque l’on apprécie une chose, sa valeur augmente et on est alors en mesure de prendre conscience qu’on se donne du mal pour l’obtenir « C’est l’un des antidotes les plus puissants contre les émotions négatives, puisque cela vient contrecarr­er la tendance naturelle de l’homme à se contenter à un niveau de bien-être médiocre », fait remarquer l’auteur.

ÉTABLIR SES OBJECTIFS

Établir ses objectifs est également primordial pour réussir à atteindre le bonheur. « Il y a des sujets qui ne se donnent pas les moyens d’atteindre leurs objectifs, alors que d’autres se fixent des objectifs trop ambitieux ou trop exigeants, précise le psychiatre. Si on n’atteint pas les objectifs fixés, cela peut être l’occasion d’analyser les choses et de changer de stratégie. »

L’important dans l’exercice est d’être en accord avec ses propres valeurs.

« Étant donné que chaque parcours est nécessaire­ment émaillé de succès et d’échecs, le tout est de ne pas rester bloqué sur ses échecs, il faut plutôt en faire une force », conclut Jérôme Palazzolo.

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