Le Journal de Montreal - Weekend
LES HAUTS ET LES BAS DU MONDE DU TRAVAIL
Mario-Lemieux, bonjour Ce n’est ni de hockey ni de l’histoire du célèbre joueur qu’il est question dans Mario-Lemieux, bonjour. Plutôt de la fascination pour le monde du travail de Michèle Nicole Provencher, qui a, de son propre aveu, « eu 200 000 emplois
À 42 ans, Michèle Nicole Provencher peut dire qu’elle a touché à de nombreux domaines et qu’elle a presque fait mille et un boulots. Comme elle croit fermement que l’on écrit sur ce que l’on est, ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle rédige ce roman abordant le thème des défis reliés au monde du travail.
« J’avais le désir de ne pas faire dans l’autofiction, comme je l’avais fait pour mon premier roman, Mardi comme mardi », explique celle qui y relatait son passage de l’enfance à l’adolescence teinté du décès de sa mère. « Oui, j’ai travaillé dans l’industrie de la culture, mais ce n’est pas mon histoire ici, plutôt un amalgame d’histoires racontées par des amis provenant de divers milieux. »
Malgré des études en littérature, la future autrice originaire de Donnacona a d’abord été repoussée par la tâche de l’écrivain assis seul à son bureau des heures durant. Très sociable, elle a bifurqué vers les communications, le domaine des médias, et elle a travaillé en musique pendant un bon moment.
Ses succulents statuts sur sa page Facebook lui ont ouvert les portes du monde de la pub. Quant à ses études en scénarisation télé à l’Inis, elles lui ont permis de se rendre compte de la richesse de sa propre histoire ; cellelà même qui allait mener à l’écriture de son premier roman.
DE L’HUMOUR, TOUJOURS
« Mario-Lemieux, bonjour, c’est l’histoire d’une fille qui rêve de vivre dans un milieu de travail qui va la combler, combler son cercle social, qui va la faire grandir et s’épanouir professionnellement et où elle va se réaliser en travaillant selon ses passions, explique-t-elle. Elle fait un premier essai en travaillant pour un de ses amis, où elle va fonder une microbrasserie – cela ne fonctionnera pas –, et elle va décider de prendre un poste au Nouveau-Brunswick.
C’est une fille un peu idéaliste qui va réaliser son rêve de travailler dans le milieu culturel. »
Écrit au « je », mais loin d’être autobiographique, le roman doit son titre au centre d’art où se rend travailler Alex, baptisé Mario Lemieux en l’honneur d’un artiste de la région – tout aussi fictif – au style rappelant celui de Banksy.
La seule trame d’autofiction ? Le personnage de Marianne, hommage à sa grande amie décédée AnneMarie et à la vision de l’art de cette « mathématicienne qui avait fait un album pour le plaisir ».
Il y a eu, aussi, la véritable vague de dénonciation dans le milieu culturel qui, en frappant bien fort, a fait replonger l’autrice dans les années où elle travaillait dans le domaine culturel.
« Je voulais parler de ce monde de gars où tu te sens étouffée… Je trouvais que cette vague de dénonciation en disait beaucoup sur l’ego. Le personnage de Vicky aussi est une agglomération de plein de gens avec qui j’ai travaillé dans ma vie, dans le milieu culturel ou ailleurs, où les gens qui aspiraient à mieux toléreraient toutes sortes de situations. »