Le Journal de Montreal - Weekend
GRANDIR ENTRE UN PÈRE CHEROKEE ET UNE MÈRE BLANCHE
S’inspirant de sa propre histoire familiale, l’écrivaine américaine Tiffany McDaniel nous offre l’un des plus beaux romans de l’année.
On a eu envie de terminer l’année avec ce bouleversant roman, qui a entre autres remporté le prix America du meilleur roman et le prix du roman Fnac. Et l’avoir lu un peu plus tôt, il se serait certainement glissé dans notre liste de coups de coeur 2020.
Pourquoi un tel engouement ? Parce que l’écriture est belle et l’histoire plus encore, même si elle est terriblement noire par moments. D’ailleurs, c’est dans un cimetière de Joyjug, Ohio, qu’elle commence. Landon Carpenter, un Cherokee de 29 ans, y travaille en tant que fossoyeur et un jour, non loin d’une pierre tombale, il apercevra une jeune fille en train de manger une pomme. Elle a 18 ans et s’appelle Alka Lark. Mais ça, il ne l’apprendra que bien plus tard… lorsqu’elle viendra le retrouver à la sortie de son travail pour lui annoncer qu’elle est enceinte de lui !
L’HÉRITAGE DU PASSÉ
Après ce premier bébé, qui verra le jour en 1939, Landon et Alka auront sept autres enfants. Dont la Betty du titre, née en 1954 dans une baignoire vide. Comme son père, elle aura la peau, les yeux et les cheveux foncés, ce qui lui vaudra vite toutes sortes de remarques racistes.
Mais aussi dur et violent soit le monde autour d’elle, elle pourra toujours compter sur son père, un homme intègre qui lui transmettra son immense savoir sur la nature, ainsi que les légendes de son peuple. Tout le contraire de sa mère, qui a déjà vécu trop d’horreurs pour n’être qu’amour et gentillesse.
Un beau, très beau roman.