Le Journal de Montreal - Weekend
CÉLINE GALIPEAU
ICI TÉLÉ
Quelle image marque à votre avis 2020 ?
L’image du CHSLD Herron, où 31 résidents sont morts de faim et de déshydratation. On ne doit pas oublier les milliers d’hommes et de femmes, les plus vulnérables de notre société, qui sont décédés seuls, dans des conditions déplorables, le printemps dernier.
Quel reportage a provoqué beaucoup de réactions du public ?
Le soir où en commençant mon bulletin, j’ai expliqué mes absences au Téléjournal. Ma mère était à l’hôpital après avoir fait un AVC massif. Je ne pouvais pas être avec elle, lui tenir la main, les visites étaient interdites. Je vivais à ce moment-là l’angoisse de bien des gens qui ne pouvaient plus voir leurs proches dans les hôpitaux ou les CHSLD. C’était déchirant. Et je pensais bien sûr à eux. J’ai été immensément touchée par tout le soutien que j’ai reçu.
Quelle valeur la couverture journalistique a-t-elle mise en lumière ?
Le courage de tout le personnel de la santé, les héros de cette pandémie, qui travaillent sans relâche, dans des conditions extrêmement difficiles, depuis neuf mois. Ils méritent notre reconnaissance.
Quel mot résume le mieux pour vous 2020 ?
Tristesse… Parce que je reste marquée par l’hécatombe dans les CHSLD.
Qu’observez-vous du lien que vous entretenez avec le public cette année ?
Les gens étaient au rendez-vous comme jamais, soir après soir. Tout le monde travaillait tellement fort, mais on ne s’est jamais sentis aussi utiles.
En quoi votre métier a-t-il été différent cette année ?
Tout ! La base de notre métier, c’est d’aller à la rencontre des gens pour connaître leur histoire, expliquer leur point de vue. Il a fallu apprendre à garder une distance, trouver des façons de faire les choses différemment. On a hâte de les retrouver !
Au niveau personnel, que retiendrez-vous de 2020 ?
Une année tellement difficile, où j’ai vécu en parallèle sur le plan personnel ce que je couvrais comme journaliste, ce qui ne m’était jamais arrivé. Et j’ai une pensée pour tous ceux qui ont perdu un proche dans cette crise... Vivement 2021 !