Le Journal de Montreal - Weekend
PAUL LAROCQUE
GROUPE TVA
Quelle image marque à votre avis 2020 ?
Deux images me viennent en tête. Début de la pandémie quand on voyait à New York les morgues improvisées, les corps des victimes de la COVID dans des camions réfrigérés, l’image brutale de la gravité de la situation. Et personnellement, le jour 1 du confinement, quand tout s’est arrêté au Québec. Je sors de TVA à l’heure de pointe, à 17 h 15, et sur Papineau qui est généralement bondé près de l’entrée du pont Jacques-Cartier, je regarde à gauche, à droite, et j’étais seul.
Quel reportage a fait une différence ?
Tous les reporters qui se sont présentés dans les CHSLD alors qu’on avait des cris d’alarme du personnel et des familles et qu’on nous disait qu’il y avait assez de matériel et qu’on ne voyait pas à quel point c’était grave. Ces reportages-là ont permis de changer le cours des choses.
Quelle valeur la couverture journalistique a-t-elle mise en lumière ?
Le dévouement du personnel de santé et la résilience de l’ensemble de la population.
Quel mot résume le mieux pour vous 2020 ?
Incertitude, parce qu’on a ouvert un chapitre de l’humanité dont on ne savait rien.
Qu’observez-vous du lien que vous entretenez avec le public cette année ?
Il y a un sentiment d’appartenance réciproque très fort qui s’est reconfirmé. Parallèlement, il y a un faible pourcentage de gens qui ont choisi de croire autre chose, et ça s’est beaucoup manifesté.
En quoi votre métier a-t-il été différent cette année ?
La responsabilité que l’on a quand on pratique ce métier-là a été mise en évidence plus que jamais et nous avons dû apprendre à accepter qu’en ondes, les choses ne pouvaient pas être parfaites comme elles l’étaient d’habitude. On a appris à faire du journalisme de brousse par moment.
Au niveau personnel, que retiendrez-vous de 2020 ?
La grande force que donne la solidarité et l’entraide entre les gens.