Le Journal de Montreal - Weekend
UN LIVRE QUI A FAIT BOUGER LES CHOSES
Tout comme Colson Whitehead l’a fait dans Nickel Boys, l’écrivaine coréenne Gong Ji-young raconte dans ce livre coup de poing toutes les horreurs qui ont été perpétrées dans un établissement d’éducation spécialisée situé au sud de Séoul.
En Corée du Sud, la crise financière n’a épargné personne. Après avoir été contraint de fermer sa propre entreprise, Kang Inho aurait ainsi pu rester très longtemps sans boulot si sa femme n’avait pas été amie avec la nièce du principal d’une école privée pour enfants sourds souffrant parfois de déficiences mentales.
À 33 ans, Inho quittera donc Séoul pour aller à Mujin, une ville côtière de province presque toujours plongée dans un épais brouillard. C’est là que se trouve l’établissement d’éducation spécialisée où il vient d’être engagé à titre de professeur de coréen, et même s’il ne maîtrise pas encore très bien la langue des signes, il a l’intention de se donner sans compter pour enseigner aux jeunes dont il va bientôt avoir la responsabilité.
Mais à peine arrivé, rien ne se passera comme prévu…
UN AVANT-GOÛT D’ENFER
Très vite, Inho comprendra en effet que quelque chose ne tourne pas rond dans cet établissement isolé de tout. D’abord, il y a cet élève qui se serait apparemment volontairement jeté sous les roues d’un train le jour de son entrée en fonction. Quant à l’accueil qu’on lui fera ensuite, difficile de faire plus froid ou plus désagréable. Mais le pire reste à venir : dès sa première semaine de travail, Inho sera témoin de scènes absolument horrifiantes. Et même s’il n’est qu’un simple enseignant, il tentera l’impossible pour venir en aide à tous ces pauvres gamins.
Grâce à ce roman basé sur des événements qui ont réellement eu lieu, une loi supprimant le délai de prescription pour les agressions commises sur des enfants de moins de 13 ans a été votée en 2011 en Corée.