Le Journal de Montreal - Weekend
LA RENAISSANCE D’UN PHÉNOMÈNE
Février 2003. Un phénomène appelé Star Académie déferle sur le Québec. Le public s’éprend avec passion de Wilfred, Marie-Élaine, Marie-Mai et les autres. La province tout entière fredonne Et c’est pas fini, sacrée chanson populaire de l’année à l’ADISQ l’automne suivant.
L’émission de TVA (adaptée du concept français du même nom, Star Academy) génère des cotes d’écoute balayant toute compétition (2 224 000 téléspectateurs en moyenne la première année, jamais moins de 2 millions les quatre années suivantes), entraîne une ruée chez les disquaires (un demi-million d’exemplaires du premier album de Star Académie ont été écoulés, faisant bien sûr de l’opus le disque le plus vendu de l’année), et les billets pour la tournée de spectacles (la plus lucrative en Amérique en juillet 2003, et classée au 17e et 12e rang des meilleurs vendeurs en 2009, selon Billboard) s’envolent.
Encore aujourd’hui, la seule évocation de Star Académie rappelle le tourbillon enthousiaste qui avait gagné le Québec en cette période où Jean Charest devenait premier ministre, les États-Unis envahissaient l’Irak et Les Invasions barbares de Denys Arcand s’apprêtait à séduire le monde.
L’ENGOUEMENT RENAÎT
Dix-huit ans plus tard, hiver 2021, l’engouement Star Académie renaît. Et il promet d’être tout aussi bruyant, notamment grâce à cet outil fédérateur que constituent les réseaux sociaux, où nos nouvelles étoiles seront très présentes.
« Depuis le début de la pandémie, la télévision veut faire du bien aux gens, mais nous, ultimement, ce n’est pas notre orientation principale. Nous, on veut les surprendre, les provoquer, leur faire vivre toutes sortes d’émotions ! Je veux que les gens soient assis sur le bout de leur chaise, parce qu’ils “tripent” sur Star Ac, qu’ils vivent des émotions fortes pendant les variétés, qu’ils apprennent des affaires incroyables pendant la quotidienne. Je ne veux pas qu’on soit juste dans la douceur et la bienveillance ; je veux qu’il se passe des choses dans notre télé, pour qu’on en parle et qu’on ait du fun », dépeint avec énergie Jean-Philippe Dion, producteur exécutif de Star Académie.
AUTHENTICITÉ
Cette nouvelle cuvée de Star Ac s’annonce encore plus diversifiée qu’auparavant, à tous égards, ouverte à une multitude de styles, éclatée, libre comme on peut l’être à l’âge des académiciens (16 à 29 ans). Dirigée vers l’humain davantage que vers la compétition, sur l’apprentissage de la musique plus que sur le potinage.
Nos « chanteurs en formation » seront, par exemple, très encouragés à offrir leurs propres compositions en prestation aux galas du dimanche, qui seront possiblement moins clinquants et pailletés que dans le passé.
« Visuellement, ça n’aura rien à voir avec les variétés d’avant, remarque Jean-Philippe Dion. La scène est complètement différente. On aura des écrans extraordinaires, une scénographie et des éclairages complètement renouvelés. On travaille, par exemple, avec Marcella Grimaux, la directrice artistique qui a signé la dernière tournée de Loud. »
À l’animation, Patrice Michaud, qui n’est pas animateur de métier, pourrait bafouiller, et tant mieux, décrète Jean-Philippe Dion, qui estime que l’heure n’est plus à la perfection à la télévision, mais à l’authenticité. Yves Lefebvre et Maxime Bissonnette-Théorêt se partageront la réalisation des soirées hebdomadaires d’élimination.
Les quotidiennes, présentées du lundi au jeudi, subiront aussi une cure de jouvence, dans un découpage différent.
REPRÉSENTATIF
Déjà, le premier tableau des 60 aspirants candidats retenus aux auditions, qu’on rencontrera au premier « Camp de sélection », dimanche, laisse planer un éventail d’histoires, de parcours et d’ambitions, avec ces visages de toutes les régions du Québec et du Nouveau-Brunswick.
« On va remanier Star Ac à leur image et leur couleur, explique Jean-Philippe Dion. C’est certainement un groupe qui représente les jeunes d’aujourd’hui. On a des gens de plein de cultures, de nationalités, des styles musicaux complètement différents, des histoires de vie différentes. Je suis vraiment fier du casting assemblé par l’équipe. On en a pour tous les goûts, avec des personnalités et des talents incroyables, qui nous ont fait
pleurer et rire pendant les auditions. »
Jasant casting, pour nous river à nos écrans cinq soirs par semaine (du dimanche au jeudi), Productions Déferlantes doit constituer un bassin d’académiciens aux personnalités charismatiques. Mais pas question de dénicher à l’avance « un timide » ou « une méchante » pour en faire des personnages et créer des revirements, jure Jean-Philippe Dion.
« C’est sûr qu’on fait un casting pour avoir une palette de talents et de personnalités, mais ce n’est pas un casting de téléréalité, avec des caractères en opposition. On veut former une cohorte de 15 académiciens qui vont vivre l’aventure ensemble, et peut-être la poursuivre après. Il y aura peut-être un disque, une tournée… On veut avoir des gens différents, mais complémentaires, qui s’entendent bien, qui ont envie de collaborer. En 2012, c’est beaucoup ce qui est ressorti. La “gang” se tient encore ensemble et s’aime beaucoup. Pour moi, c’est l’exemple parfait d’un casting réussi. »
√ Star Académie amorcera son camp de sélection à compter de dimanche 19 h à TVA.
√ Les quotidiennes seront présentées du lundi au jeudi, à 19 h.