Le Journal de Montreal - Weekend

Genèse et critique du film tiré d’une histoire vraie

Matthew Teague (incarné par Casey Affleck) est journalist­e. En 2012, sa femme, Nicole (Dakota Johnson), reçoit un diagnostic de cancer des ovaires. Stade IV. Elle est condamnée. Leur ami Dane (Jason Segel) emménage chez eux en 2013 pour les aider jusqu’au

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

Adapté de l’article « The Friend : Love Is Not a Big Enough Word », paru dans Esquire en 2015,

Mon ami mélange souvenirs de l’histoire de couple et combat contre la maladie, une forme adoptée par le scénariste Brad Ingelsby (Au coeur du brasier) avec l’accord de Matthew Teague. « De tout ce que j’ai écrit, c’est cet article qui a semblé toucher et aider le plus grand nombre de personnes. C’est aussi quelque chose que je voulais voir perdurer, demeurer en vie », a indiqué le journalist­e et producteur exécutif lors d’un entretien avec l’Agence QMI.

« Je voulais que ça reste vivant, quelle que soit la forme. Par le biais d’une émission de radio, d’une baladodiff­usion. Cela m’était égal, tant que ça restait vivant. Quand l’article a été publié, il y a eu une vague d’intérêt de la part de producteur­s hollywoodi­ens, mais je n’étais pas prêt. J’ai attendu environ un an avant de rappeler Scott Free, la boîte de Ridley Scott, et je leur ai demandé de m’impliquer dans le projet. »

CHOISIR CE QU’IL NE FAUT PAS MONTRER

Matthew Teague a donc travaillé sur le scénario – mais n’a pas du tout collaboré au choix des acteurs – avec Brad Ingelsby afin d’inclure des détails qui ne figurent pas dans le texte, notamment sur la vie du couple avant le diagnostic du cancer de Nicole. L’article comprend aussi des phrases extrêmemen­t descriptiv­es sur les maux physiques dont a souffert Nicole, des éléments qui ne figurent pas dans le long métrage.

« Les phrases écrites, celles qui sont crues, sont

les moins importante­s. Ce n’est pas ce que j’avais à dire. L’indignité physique du cancer est abominable, mais l’impact émotif et psychologi­que a été bien pire à affronter. Quand est venu le temps d’écrire le scénario, je me suis souvenu qu’il s’agissait d’un médium entièremen­t différent. On ne peut pas dégoûter les spectateur­s parce que sinon, ils n’entendront pas ce qu’on a à dire. »

« Nous avons donc décidé de ne pas mettre l’aspect physique en évidence, mais d’insister sur les éléments pouvant générer une réaction émotive de la part du public. Le scénario a été écrit sans aucun acteur en tête. J’ai voulu y insérer des retours en arrière afin d’alléger le propos.

Il y a des scènes importante­s dans le film. Celle dans laquelle mon personnage dit à ses filles que le cancer est en phase terminale est l’un des moments-clés de ma vie, c’est donc un moment charnière du film. En général, je dirais que nous sommes restés relativeme­nt fidèles à la vérité. »

Si le cancer de sa femme est, évidemment, le sujet principal, l’objectif de Matthew Teague, tant dans l’article que dans le long métrage, de mettre en relief le rôle indispensa­ble joué par son ami Dane, « sans qui je n’aurais pas pu y arriver ».

Le journalist­e a également tenu à souligner le rôle de l’infirmière des soins palliatifs, « arrivée malheureus­ement trop tard dans nos vies, à un stade où Dane et moi étions épuisés dans le sens littéral du mot. Nous étions vidés. Elle nous a sauvés en prenant tout en main. Et je suis heureux que [Nicole ait pu mourir] à la maison. »

Notre ami est disponible en VSD via illico et les autres plateforme­s numériques.

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