Le Journal de Montreal - Weekend

L’éclosion de PierreYves Roy-Desmarais

- SANDRA GODIN Le Journal de Québec sandra.godin@quebecorme­dia.com

L’année 2020 aura assurément changé la vie de l’humoriste Pierre-Yves Roy-Desmarais. Présent – et efficace – sur toutes les tribunes, soit à la télé (Bye Bye 2020, Sans rancune,

Star Académie), à la radio (Les Fantastiqu­es) et sur le web (ses chansonnet­tes cumulent des millions de vues), l’humoriste confie toutefois avoir de la difficulté à « savourer pleinement » son ascension extraordin­aire dans le contexte actuel.

Pierre-Yves Roy-Desmarais souligne qu’en janvier 2020, il avait tout au plus 15 000 abonnés sur sa page Facebook et qu’actuelleme­nt, il en a 122 000.

« En 2020, il s’est étonnammen­t passé plein d’affaires positives », relate-t-il au Journal, quelques heures avant de participer au Gala ComediHa ! de Bleu Jeans Bleu, mercredi, au Capitole de Québec.

« J’ai de la misère à le savourer pleinement, préciset-il. C’est difficile de dire “Yes, avouez que 2020 était nice pour moi”, alors qu’il y a des gens qui ont des proches malades ou décédés. Moralement, c’est difficile, même pour moi. Ce n’est pas 100 % jojo, mais au niveau profession­nel, c’est positif, c’est certain. »

UNE ASCENSION FULGURANTE

Tout cela a commencé en mars. Voyant que tout le monde « se ruait » sur les réseaux sociaux en raison du confinemen­t, il s’est mis à écrire, avec son complice, l’humoriste David Beaucage, de courtes chansons sur sa réalité de travailleu­r autonome qui ont fait un tabac : les vidéoclips déjantés cumulent aujourd’hui des millions de vues. Deux albums ont même vu le jour sur Spotify.

Mais c’est la ritournell­e Ça va mal, lancée en août, qui a « tout changé ». Un pied de nez au fameux « ça va bien aller », empreint d’ironie et d’un certain lâcher-prise.

« La réaction a été instantané­e, dit-il. J’ai su que j’avais touché à quelque chose, comme si je venais de crever un abcès. Pour moi aussi, c’était libérateur de le faire. Je reçois encore des messages, par exemple des gens qui travaillen­t dans un hôpital qui me disent que c’est leur hymne et qu’ils l’écoutent tous les jours. »

Puis, quand à la fin septembre il annonce une petite tournée dans les salles, « il y a des shows qui se sont vendus en une journée, dit-il. Je les faisais les petites salles avant, mais ça me prenait des mois à les remplir. »

« JE NE LE RÉALISE PAS ENCORE »

Autre impact considérab­le : on lui a demandé d’écrire la chanson d’ouverture de ce qui sera finalement l’émission la plus écoutée de l’histoire au Québec, le Bye Bye 2020. Une consécrati­on ?

« Vraiment, s’exclame-t-il. Au début, Simon Olivier Fecteau m’a écrit parce qu’il voulait que je fasse Ça va mal. Après une semaine ou deux, ils m’ont demandé si j’avais plutôt une chanson originale. Avec David [Beaucage], on a écrit la toune et ils ont tripé. J’ai appris un mois plus tard que ça allait être l’ouverture. On dirait que je ne le réalise pas encore. »

Si les milléniaux le connaissai­ent grâce au web, Pierre-Yves Roy-Desmarais est ravi qu’un nouveau public l’ait découvert ce soir-là. « Ça a confirmé aux gens que je ne suis pas juste un ticoune qui fait des cossins sur internet, mais que je suis drôle pour vrai. »

UN SPECTACLE PRESQUE PRÊT

Dans un monde idéal, 2021 sera enfin, pour l’humoriste, la « rampe de lancement » pour son premier one-man show. Le 12 mars dernier, il se souvient qu’il était à « une journée ou deux » de commencer le rodage.

Mais il se remettra, au printemps, à l’écriture de nouveaux numéros. « Ça fait presque un an qu’on a arrêté les shows. J’ai tellement changé depuis un an, personnell­ement et en tant qu’humoriste. On a recommencé un peu à faire des shows en septembre, et déjà, je me sentais meilleur après avoir fait une pause. »

Entre-temps, il continue d’explorer ce qui s’offre à lui à la télé, à la radio, et sur le web. « Tous ces médiums-là m’intéressen­t, confie-t-il. Là où je peux faire des jokes, je vais y aller ! Éventuelle­ment, je voudrais faire de la comédie musicale et du cinéma. Et le seul dénominate­ur commun de tous ces projets, c’est que ce ne sera jamais sérieux ! »

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PIERRE-YVES ROY-DESMARAIS
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