Le Journal de Montreal - Weekend

DU ROCK’N’ROLL PUR,POÉTIQUE ET GÉNIAL !

- HÉLÈNE FLEURY

« Du rock’n’roll pur, poétique et génial ! » C’est ainsi que le parolier Stéphane Venne qualifie la musique d’Offenbach, comme il l’a raconté au journalist­e Dominic Tardif dans Gerry

Boulet : animal musical, une série audio de QUB radio et de QUB musique.

Pour les abonnés de QUB musique, le journalist­e Dominic Tardif a retracé la carrière de Gerry Boulet dans un grand reportage en quatre épisodes d’une heure, diffusé dès maintenant. La série audio commémore le décès, il y a 30 ans, de cet immense musicien et chanteur québécois à la voix inégalée.

Mentionnon­s que Denis Boulet, qui a fait de la musique avec Gerry, a accepté pour une rare fois d’accorder une entrevue au sujet de son célèbre frère. « Denis est la personne qui lui ressemble le plus. Avec lui, j’ai eu accès à Gerry. Les deux ont passé toute leur jeunesse à jouer ensemble. Leur rêve commun était de faire du rock’n’roll. »

GÉRALD DE SON VRAI NOM

Denis ne parle jamais de son frère en l’appelant Gerry. Il le nomme plutôt Gérald, son vrai prénom. Pour Denis et Gerry, chanter en français était synonyme de pauvreté. Dans les clubs, il fallait chanter en anglais.

Un jour, Pierre Harel a expliqué à Gerry que ce serait une bonne idée de chanter en français. Stéphane Venne, célèbre parolier – notamment pour Renée Claude et Isabelle Pierre à cette époque –, raconte dans le premier épisode qu’il avait fait passer une audition à Offenbach.

Quand il a entendu Câline de blues et Faut que j’me pousse, il a immédiatem­ent fait signer Gerry avec la compagnie de disques Barclay, alors qu’il en était le directeur artistique. Il confie à Dominic Tardif : « C’était des bums, mais tellement sympathiqu­es ! Du rock’n’roll pur, poétique et génial ! »

« C’était un groupe rock de calibre internatio­nal », ajoute le journalist­e.

Dans le deuxième épisode, on rencontre Pierre Harel, qui a joué un rôle majeur dans la trajectoir­e d’Offenbach. C’est d’abord un ami qui l’avait entraîné pour aller voir un spectacle du groupe. Ç’a été une révélation pour lui. L’homme, qui était en train de réaliser son film Bulldozer et qui cherchait une trame sonore, a finalement pris la musique d’Offenbach. En plus, on lui a proposé de se joindre au groupe, ce qu’il a fait, mais brièvement.

On s’entretient également avec le parolier Pierre Huet et le chanteur et bassiste Breen LeBoeuf, qui a intégré la formation en 1978. Le groupe a duré de 1969 à 1985.

8 CHANSONS EN 15 JOURS

Pierre Huet raconte qu’il a composé 8 chansons en 15 jours, dont Mes blues passent pu dans’ porte, Je chante comme un coyote et Deux autres bières pour l’album Traversion. Huet partait à la course chercher une cassette sur laquelle il y avait la musique, puis il revenait voir le groupe en ayant mis des paroles dessus !

La première fois que Breen LeBoeuf a vu les membres du groupe, c’est à Toronto. Pendant l’entracte, ils ont jasé ensemble. Quelques mois plus tard, quand Offenbach s’est retrouvé sans bassiste, LeBoeuf s’est joint à eux. Breen a continué à jouer avec Gerry même après la dissolutio­n du groupe. Il a aussi fait partie d’une tournée avec Céline Dion ; s’il avait un conflit d’horaire, il choisissai­t toujours Gerry et se faisait remplacer pour le show de Céline. C’est dire combien il était fidèle à Gerry.

Dans le dernier épisode, on entend Marjo, qui a interprété Les yeux du coeur en duo avec Gerry. On entend aussi l’autrice Denise Boucher, qui a écrit Les fées ont soif, pièce de théâtre qui avait fait scandale, mais aussi des chansons pour l’album Rendez-vous doux de Gerry.

L’animateur de la série audio confie en terminant : « On doit retenir de Gerry qu’il était d’une farouche indépendan­ce d’esprit, qu’il était touché par la grâce, qu’il a travaillé très fort pour faire du bon rock. Une voix comme la sienne, c’est un cadeau du ciel. Il n’y en a pas deux comme lui. »

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UNE SÉRIE AUDIO SUR GERRY BOULET

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