Le Journal de Montreal - Weekend

« Le country, c’est la seule vraie musique »

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Finaliste des Francouver­tes 2019 et participan­t à l’émission La Voix quelques mois plus tard, Alex Burger arrive avec son premier album solo complet, Sweet Montérégie. Le Journal s’est entretenu avec le musicien passionné de country qui fait aussi partie du groupe Bon Enfant.

De quelle façon la musique est-elle arrivée dans ta vie ?

« Vers sept ou huit ans, j’avais un voisin qui avait une guitare et je trouvais ça beau. Je me souviens aussi que j’avais tripé sur le Achy Breaky Dance. C’était le gros truc dans les partys [rires] !

J’ai commencé à chanter tard, vers 19 ans. Avant ça, mon rêve était d’être guitariste dans un band de rock. Je voulais être Slash. Maintenant, je me vois comme Axl. »

D’où vient ta passion pour la musique country ?

« Ç’a tout le temps fait partie de ma vie, mais comme bien des enfants, je n’aimais pas ça quand j’étais jeune. Mon grand-père écoutait du Willie Lamothe. Ç’a toujours été son idole. Je n’embarquais pas nécessaire­ment. Mais à un moment donné, tu commences à avoir la vie dure et à avoir des factures à payer et tu commences à triper sur le country tout d’un coup. Ça arrive comme en même temps, c’est drôle [rires] ! Le country, c’est la seule vraie musique. J’aime beaucoup de styles. Mais avec le country, le message passe bien. Je me sens chez nous quand j’en joue. C’est un style qui m’habite. »

Quels artistes country ont été des inspiratio­ns pour toi ?

« Il y en a beaucoup, comme les classiques Hank Williams, John Prine et Bob Dylan. Au Québec, j’ai écouté Faulkner, Plume, Marcel Martel, Willie Lamothe. [...] Je trouve ça encore pertinent de faire du country. Je ne trouve pas que toutes les bonnes tounes country ont été faites. »

L’album Sweet Montérégie comprend la chanson du même nom, qui est un peu une lettre d’amour pour ta région natale. Qu’aimes-tu de la Montérégie ?

« J’aime la façon dont tu peux te retrouver parce que les montagnes ne sont pas connectées. Par exemple, si t’es perdu dans un champ à Mont-Saint-Grégoire et qu’il faut que t’ailles à Rougemont, si tu suis la montagne, tu vas arriver à destinatio­n.

Les champs, je n’aimais pas ça plus jeune. Finalement j’aime ça ! Ça donne des tellement beaux couchers de soleil. C’est unique, les couchers de soleil en Montérégie. On est dans le sud, l’air est chaud, on a l’horizon à perte de vue, un peu comme les gens qui habitent sur le bord de la mer. »

Qu’as-tu appris de ton passage aux Francouver­tes ?

« J’ai appris que j’étais rendu vieux pour les concours [rires] ! Mais après ça, j’ai fait La Voix, ce qui est quand même ironique... Il y a de beaux prix aux Francouver­tes. J’ai aussi appris que le country rock, ce n’est pas démodé. Je me suis rendu compte que les gens aiment la chanson québécoise. Même si on dit que je fais du country-rock, je considère que je fais de la chanson québécoise. »

Avais-tu déjà pensé participer à La Voix avant l’an dernier ?

« Non, jamais ! Mon père me disait de le faire et je riais de lui. Finalement, il avait raison ! C’était une bonne expérience. J’ai bien aimé ça, les caméras. C’est du gros fame [célébrité] instantané. Si j’étais sorti du soussol de mes parents et que je n’avais rien fait avant, j’aurais sûrement été triste que la couverture médiatique se termine. Mais je l’ai juste pris comme des épices.

Je suis content de m’être fait remarquer à l’émission même si je ne suis pas un chanteur à voix et que je ne fais pas du Céline Dion. »

Ton album paraît alors que les concerts ne sont toujours pas permis. Qu’espères-tu pour les prochains mois ?

« J’espère pouvoir jouer. J’ai fait la vitrine ROSEQ à l’automne, où j’ai gagné la Tournée Découverte­s. Normalemen­t, je suis censé jouer pas mal et aussi avec Bon Enfant. J’espère que ça va reprendre. Mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave. Je suis en train d’écrire d’autres tounes, je travaille tranquille­ment un autre album. J’espère juste que les gens vont être en santé. Je ne veux pas tourner ça autour de ma petite carrière. Ce qu’on vit là, c’est unique. C’est dur pour bien du monde. Je me sens privilégié de pouvoir être actif avec ma musique. J’ai beaucoup de gratitude envers tout ça. J’espère qu’il va y avoir moins de complotist­es et que les gens vont s’aider et qu’on va finir ça au plus vite. »

L’album Sweet Montérégie, d’Alex Burger, est présenteme­nt sur le marché.

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Pochette de l’album Sweet Montérégie

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