Le Journal de Montreal - Weekend

UNE BOUÉE POUR LES AMATEURS D’HORREUR

Un film de Jacob Chase. Avec Gillian Jacobs, Azhy Robertson et John Gallagher Jr.

- BRUNO LAPOINTE

Fans d’épouvante, réjouissez-vous. Après plusieurs mois faméliques en matière de frissons, le cinéaste américain Jacob Chase lance, avec Viens jouer, une invitation très difficile à refuser.

Le scénariste et réalisateu­r Jacob Chase jetait les bases de ce Viens jouer il y a déjà trois ans avec le diablement efficace court métrage Larry.

À l’époque, le personnage titulaire – un monstre sorti tout droit d’une tablette électroniq­ue – terrorisai­t un agent de stationnem­ent lors d’un quart de travail nocturne.

Cette fois-ci, c’est sur un garçon autiste et solitaire que ce Larry jette son dévolu à partir des multiples écrans dont le gamin dispose. Mais au fur et à mesure que son emprise se resserre, c’est l’entourage tout entier de sa victime qui ressent les contrecoup­s de sa violente colère.

CONVENU, MAIS EFFICACE

On l’avoue d’entrée de jeu, l’originalit­é n’est pas forcément la plus grande force de ce Viens jouer, son scénario faisant écho à celui de l’excellent Le Babadook, et son traitement

rappelant par moments celui de Dans le noir.

Bref, Jacob Chase ne fait pas ici dans l’inédit ni le révolution­naire.

Mais ce qu’il fait, il le fait bien, voire très bien.

Car le cinéaste fait montre ici d’une adresse particuliè­rement impression­nante quand vient le temps de bâtir – et surtout de maintenir – un climat de tension réelle et palpable. Mention spéciale, également, à sa créature Larry, particuliè­rement réussie, évoquant à la fois les univers des maîtres Ray Harryhause­n et Guillermo Del Toro.

AU BON MOMENT

Il faut dire que Viens jouer tombe à point pour les fans d’épouvante qui vivent un certain sevrage depuis quelques mois. Certes, on a eu droit aux excellents L’homme invisible, Host et Freaky l’an dernier, mais la pandémie nous a néanmoins privés des Spiral, La conjuratio­n, Sainte-Maude et autres Candyman, dont l’arrivée sur nos écrans a été maintes fois reportée.

Bref, Viens jouer arrive aujourd’hui comme une bouée pour les amateurs de frissons qui s’y agripperon­t volontiers en patientant jusqu’à leur prochaine dose d’épouvante, d’hémoglobin­e et de frissons.

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