Le Journal de Montreal - Weekend

MAUDITE » LA VIEILLE LA JEUNESSE DE «

- MARIE-FRANCE BORNAIS

√ Louise Tremblay d’Essiambre est écrivaine, peintre et mère de neuf enfants.

√ Elle a publié 50 romans qui se sont vendus à deux millions d’exemplaire­s.

√ La série Mémoires d’un quartier s’est vendue à elle seule un demimillio­n d’exemplaire­s au Québec.

Pour son 50e roman, la talentueus­e et prolifique Louise Tremblay d’Essiambre a choisi de raconter la jeunesse d’Évangéline, l’aïeule de la série à succès Mémoires d’un quartier. Les inconditio­nnels de cette série vendue à plus d’un demi-million d’exemplaire­s au Québec pourront enfin découvrir dans Les souvenirs d’Évangéline ce qui a forgé son caractère revêche et sa personnali­té marquante.

Évangéline, l’aïeule bourrue de la série, n’a pas toujours eu aussi mauvais caractère. Elle a connu elle aussi le bonheur d’être une jeune mariée amoureuse de son bel Alphonse, au tournant des années 1920. Elle a connu le déménageme­nt de la campagne à la grande ville, la tête pleine de rêves, et donné naissance à son premier enfant, Adrien.

Louise Tremblay d’Essiambre, avec tout le talent de conteuse qu’on lui connaît, montre comment, au fil des années, les pertes, les tragédies, les trahisons et les drames ont fini par rendre Évangéline aigrie et bourrue.

Elle parle de son héroïne avec aisance – et pour cause, car elle la connaît vraiment comme si elle l’avait tricotée. « Évangéline, dans Mémoires d’un quartier, c’est une vieille maudite. Elle n’est pas fine. Elle grogne après tout le monde. Mais elle n’a pas toujours été comme ça. Elle a déjà été une jeune femme gentille. La vie ne l’a pas gâtée, et c’est ça que j’ai raconté : ce qui a fait que cette femme-là, quand on la rencontre, elle a autour de 60 ans et c’est une femme aigrie. »

UN CADEAU POUR SES LECTRICES

C’est son 50e roman. « C’est comme un cadeau pour mes lectrices, qui sont encore nombreuses à me demander une suite à Mémoires d’un quartier .La série est terminée, mais je peux raconter la jeunesse d’Évangéline, pour qu’on connaisse son mari. Dans la série, on ne le voit jamais : elle est veuve ! »

Louise a trouvé l’histoire très facile à écrire. « Je connais son passé. Je sais ce qu’elle a vécu. Alors je n’ai pas eu le syndrome de la page blanche ! J’ai eu un plaisir fou à faire ce livre – ça a été du pur bonheur pour moi de l’écrire. »

Évangéline et Blanche, la mère des trois soeurs Deblois, ont été les personnage­s qui ont le plus marqué sa carrière, croit-elle, de même que Félicité, un personnage dont on lui parle beaucoup.

« Évangéline a marqué les esprits. Les gens en parlent régulièrem­ent, encore aujourd’hui, et ça fait quand même 10-12 ans que la série est terminée. J’en ai encore des échos, aujourd’hui. »

« J’ai aimé qu’on la voie jeune et jolie. Elle a toujours été délicate, toute petite. Mais quand elle est devenue veuve, elle s’est mise à manger. C’était le seul plaisir qu’il lui restait dans la vie. »

UN NOUVEL UNIVERS

L’écrivaine est déjà plongée dans un nouvel univers pour sa prochaine série, avec de nouveaux personnage­s. « Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis mis en tête qu’on allait suivre le personnage principal, qui est un enfant de dix ans. Je n’ai jamais fait ça ! Mais là, je le fais. »

Le jour de l’entrevue, elle avait déjà écrit 70 000 mots et arrivait à la fin de son manuscrit, donc se sentait à l’aise avec ses personnage­s.

« Au début, je trouve toujours ça difficile : j’ai l’impression que je nage dans la mélasse et que je ne vois rien ! J’ai toujours trouvé ça pénible… mais faut croire que j’aime ça, parce que je suis incapable de m’imaginer que je suis à la retraite et que j’arrête ! On oublie ça : il n’y aura pas de retraite pour moi. »

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