Le Journal de Montreal - Weekend
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Après le retentissant succès de L’homme qui tua Lucky Luke, Matthieu Bonhomme remonte en selle pour notre plus grand bonheur. Alors que notre héros trotte en direction du soleil couchant, l’Aventure ne lui laisse aucun répit. Sa tête mise à prix, notre justicier ayant tronqué la cigarette pour le brin d’herbe croise sur son chemin un trio de Cowgirls à qui il tente en vain de porter secours, des chasseurs de prime, un cousin des Dalton, des Indiens, la cavalerie. Car au fond, la plus grande faille du cowboy solitaire n’est-elle pas la fréquentation des autres humains ? Puisant tant dans le théâtre de Marivaux que chez Morris, Bonhomme nous livre une brillante réinterprétation du justicier iconique, porté par un souffle tonique et un trait sublimé.
Il n’a pas la dégaine ni le physique de l’emploi, et pourtant, Imbattable est le plus puissant des superhéros. Son pouvoir ? Il contrôle la page sur laquelle il se trouve, d’où son nom. Champion incontesté de la méta-BD, chacune de ses brèves aventures est un pur joyau d’inventivité, qui nous chatouille tant les zygomatiques que les synapses. Avec cette troisième livraison composée d’une dizaine de récits, Pascal Jousselin réussit non seulement à repousser une fois de plus les limites de l’expérimentation formelle, il consolide aussi les bases de son univers de papier, nous offrant au passage une émouvante histoire sur le deuil.
Lui qui nous avait habitués à un inimitable humour noir (Monsieur Feraille, Pinocchio, In God We Trust, Wizz et Buzz) désarçonne avec ce brutal récit postapocalyptique. Un homme qui fomente l’assassinat de son entourage, poussé à bout par notre époque qui nous confine au consumérisme, à l’héliocentrisme, au complotisme et la détestation des autres se retrouve au coeur d’une pandémie mondiale qui éradique l’espèce humaine. Aussi bien flinguer Galarneau, seul agresseur survivant. Flirtant avec l’esthétique de Wil Eisner et Robert Crumb, Winshluss se soumet aux codes du genre avec l’incommensurable talent qu’on lui connaît. J’ai tué
le soleil est une fable philosophique où la violence graphique n’est jamais gratuite.