Le Journal de Montreal - Weekend

L’ENFANT-VEDETTE

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À 11 ans, la petite Marilou Bourdon habite Longueuil et chante pour le plaisir dans des spectacles scolaires. Guy Cloutier la prend sous son aile. La jumelle avec Gino Quilico en duo sur la chanson Je serai là pour toi, gravée sur l’album Noël (2002) de ce dernier. La pièce devient instantané­ment un succès radio. L’album s’écoule à 50 000 exemplaire­s et reçoit une mention disque d’or.

« Pouf, comme ça ! », image Marilou qui dit vivre sa nouvelle notoriété « très naïvement ». « Quand tu as 11 ans, tu restes dans ton cercle, ton école, ta famille. Mes parents n’avaient pas énormément de sous, on n’allait pas beaucoup au resto. Je sentais que je commençais à me faire reconnaîtr­e, mais c’est vite devenu une normalité, parce qu’à cet âge, on s’adapte tellement vite… »

Entre deux apparition­s à La fureur, Marilou se fait remarquer par un certain René Angélil. À 14 ans, notre jeune étoile commence à suivre Céline Dion dans ses tournées promotionn­elles en Europe, puis assure les premières parties des tournées européenne­s de Garou, devant environ 10 000 personnes chaque soir.

Elle rencontre Luc Plamondon qui l’intègre à la distributi­on de Notre-Dame de Paris et lui écrit des textes pour son deuxième album (Marilou, 2007). En 12 ans de carrière musicale, la chanteuse lancera quatre disques, dont un en anglais (60 Thoughts a Minute, 2012).

Bref, Marilou semble vivre un conte de fées. Mais pas exactement. Les contrats s’enchaînent, mais la jeune femme se cherche. Derrière le large sourire de l’enfantvede­tte point peu à peu une grande détresse.

« Je n’ai pas à blâmer qui que ce soit, insiste Marilou. C’est important de le dire. Je n’ai juste jamais, en cours de route, découvert l’artiste que je suis. J’étais, un peu, un genre de marionnett­e. J’étais en train de mourir : on ne me voyait pas ! Et je ne me voyais pas. On me dit que ma vie est fabuleuse, mais je me sens comme une merde… Qu’est-ce qui se passe ? »

100 % MALSAIN

Ses parents n’ont jamais été loin et ont été, assure-t-elle,

« les meilleurs parents qu’ils pouvaient être, au mieux de leur conscience ». Mais Marilou n’hésite pas à affirmer que l’environnem­ent de glamour et de paillettes dans lequel elle a grandi était

« 100 % malsain ».

« Pas parce que j’avais des mauvaises personnes autour de moi. Mais c’est malsain qu’un enfant reçoive autant d’attention. C’est malsain de ne pas être avec d’autres enfants. C’est malsain de voir certaines choses. En tournée, qu’est-ce que tu penses que j’ai vu ? C’est utopique de penser que c’était sain… »

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