Le Journal de Montreal - Weekend
MON ANIMAL SE GRATTE, EST-CE NORMAL ?
Ce n’est pas une question anodine, car plusieurs propriétaires d’animaux se la posent de temps en temps. Les chiens et les chats peuvent se gratter à l’occasion comme nous et comme tous les autres animaux d’ailleurs. Mais que dire des animaux qui se grattent plus qu’à l’occasion ? Est-ce toujours normal ?
Si l’intensité et la fréquence du grattage augmentent, il faut sans doute se dire : « Houston, nous avons un problème ! » En effet, un animal qui se gratte fréquemment, signe de démangeaisons, devrait nous alerter en tant que propriétaire, car ce n’est pas normal du tout. Quelque chose le dérange et il faut y voir sans tarder. Plusieurs maladies et problèmes médicaux sous-jacents peuvent en être la cause. Une consultation vétérinaire est donc de mise, car plus on attend, plus on risque d’avoir de mauvaises surprises, les choses risquant de s’aggraver.
Chez le chat et le chien, les démangeaisons (le prurit) se manifestent sous la forme de grattage, de mordillement, de léchage ou encore de frottement, soit contre les objets ou contre les gens ou encore, de frottements du dos au sol. Si les démangeaisons sont soutenues dans le temps, elles peuvent conduire à une perte de poils et à des infections secondaires de la peau, mais aussi à des changements de comportement. L’animal devient plus irritable et pourrait même manifester de l’agressivité. Effectivement, avoir des démangeaisons constamment ou très fréquemment peut miner la qualité de vie de n’importe quel être vivant !
ÉCHELLE DE PRURIT
Les dermatologues vétérinaires ont même établi une échelle (échelle de prurit) pour déterminer l’intensité des démangeaisons chez les chats et les chiens. On peut la trouver sur le site de l’Académie canadienne de dermatologie vétérinaire (cavd. ca). Plus le score est élevé, plus les démangeaisons sont intenses et plus le problème est sévère. Par exemple, si l’animal se gratte sans arrêt et que rien ne semble pouvoir le distraire (pas même le stress d’une visite chez son vétérinaire !) et que pour l’arrêter, on doit le contraindre physiquement, il est au maximum de l’échelle. C’est aussi, à mon avis, un maximum de souffrance et un minimum de qualité de vie.
Mais en tant que propriétaire, il faut y voir bien avant cela… Une consultation vétérinaire est donc toujours justifiée en cas de prurit, quelle que soit son intensité : trouver la cause des démangeaisons et la traiter rapidement pour soulager l’animal. Les propriétaires d’animaux doivent donc avoir un peu de compassion pour leurs compagnons lorsque ceux-ci souffrent de démangeaisons.
C’est d’ailleurs le thème de la campagne de sensibilisation et d’éducation intitulée Compassion pour les démangeaisons, une initiative de l’Académie canadienne de dermatologie vétérinaire (cavd.ca/fr/compassion-pour-les-demangeaisons) en association avec Royal Canin et Zoetis. L’objectif de cette campagne est d’instruire les propriétaires d’animaux de compagnie sur ce qui est normal ou non et sur les conditions qui nécessitent de consulter un vétérinaire pour obtenir des soins médicaux, dont le prurit. Eh oui ! « Quand ça pique, il faut aller en clinique ! »