Le Journal de Montreal - Weekend
LES DÉFIS DE L’AMOUR QUI DURE
Inspirée par les personnages de Cam et Max, deux amis qui découvrent qu’ils ont beaucoup plus en commun dans L’allégorie des truites arc-en-ciel, Marie-Christine Chartier propose la suite de leur aventure amoureuse dans son nouveau roman, La floraison des nénuphars. On les retrouve quatre ans après qu’ils ont eu le courage de se dévoiler leurs sentiments.
Depuis, Cam et Max forment un couple bien soudé et ils ont quitté Québec pour s’installer à Montréal. Max a quitté son ancien boulot pour un emploi prestigieux. Mais avec ses nouvelles ambitions vient une charge de travail démesurée, dans laquelle il s’est petit à petit enfoncé.
Cam, de son côté, traverse une difficile étape dans sa vie puisqu’elle doit composer avec le deuil de son père, décédé un an plus tôt.
Les amoureux nagent en eaux troubles : eux qui ont toujours pensé que le plus difficile était de se déclarer leur amour, sont confrontés à une nouvelle étape, celle de l’amour qui perdure.
Marie-Christine Chartier, qui connaît de plus en plus de succès avec ses romans, a eu beaucoup de plaisir à retrouver ces deux personnages qu’elle adore et qui sont restés longtemps à ses côtés.
LES PIÈGES
Elle aborde des thématiques importantes, comme le deuil et la relation amoureuse, mais aussi les pièges de l’ambition.
« Je voulais faire une suite à cette histoire et j’avais envie d’écrire l’histoire d’un amour qui vieillit, mais qui prend encore soin de lui », dit Marie-Christine. « Il y a des pièges, dans le fait de vieillir àdeux.»
Cette histoire mijote depuis un bon bout de temps. « Ça fait quelques années que j’y pensais et je trouvais que Max et Cam sont le couple idéal pour parler de l’amour qui vieillit. Parfois, il y a des gens qui vieillissent ensemble et qui évoluent ensemble, et j’avais envie de raconter ça. »
L’écrivaine s’est aussi intéressée de près aux pièges de l’ambition. « Le fait de vouloir exceller dans tout ce qu’on fait, d’être le top dans chacun des aspects de la vie, ça vient avec un coût. »
« Dans le premier roman, Max et Cam ne sont pas tellement où ils veulent être dans leur vie professionnelle et se retrouvent d’une autre façon, par les émotions. Dans ce roman-ci, c’est un peu le contraire : professionnellement, ils s’accomplissent beaucoup, mais leur vie émotive en prend un coup. Je trouvais que c’était un bel effet miroir du premier roman. »
LES BALISES
Marie-Christine montre que Max et Cam ont pris de la maturité, mais ne sont pas à l’abri des tempêtes émotionnelles. « Dans un couple, il y a des pièges, tout le temps. Pour eux, la difficulté, c’est d’arriver à garder le désir allumé, et s’il ne l’est pas et que c’est plutôt moyen de ce côté, comment on se montre quand même qu’on s’aime ? Quelles sont nos balises ? »
Il faut vraiment se poser de grandes questions de continuation, ajoute l’auteure. « Si on est pour vivre notre vie ensemble, comment on veut la mener, et qu’est-ce qui est important pour nous ? »
« Quand ça fait longtemps qu’on est avec quelqu’un, ça se peut qu’on rencontre quelqu’un qui nous donne envie d’aller voir ailleurs. Vas-tu te ramener sur le chemin ? Tu vas avoir des opportunités, des choix à faire. »
Max et Cam, au tournant de la trentaine, comme l’auteure, doivent faire face à de grandes questions et entamer plusieurs discussions. « Est-ce que mon couple est le plus important ? Est-ce que ce qu’on suggère dans la famille ou dans la société, c’est ce que je veux ? Ce sont de grosses questions, pour vrai, que j’essaie d’amener, avec ma touche d’humour et de légèreté. »